Publié le 05/03/2009 Dans Interviews
Partie 2
6. D'après l'OMS, il existe plus de 10.000 codes de décès. Pouvez-vous en citer quelques-uns? Dans quel but une classification si poussée doit elle être organisée? On utilise en effet la classification internationale des maladies (CIM ou ICD – International Classification of Diseases). La dénomination complète se prolonge : « et des problèmes de santé connexes ». Car évidemment, on ne meurt pas que de maladie. Cette classification a été établie par l’OMS et fait l’objet de révisions régulières. On en est actuellement à la dixième révision.
Cette classification est effectivement très complexe: elle comporte 2037 catégories à 3 caractères, 12.165 sous-catégories à 4 caractères, réparties en 21 chapitres. Pour chacune de ces 12.165 catégories, le médecin déclarant n’utilise pas toujours le terme exact repris dans la CIM : il existe de multiples synonymes, variantes et abréviations, de sorte que le dictionnaire des pathologies contient finalement 125.159 termes différents.
Bien que les codes à 3 caractères soient suffisants pour les statistiques internationales, il est recommandé de coder avec les sous-catégories à 4 caractères toutes les fois que c’est possible. En fait, les 2037 catégories à 3 caractères représentent la liste de toutes les maladies existantes complétée par les causes externes de décès (accidents, suicides, homicides...).
Quelques exemples: Dans le chapitre des cancers, on trouvera (entre beaucoup d'autres)
(C43) Mélanome malin de la peau
(C44) Autres tumeurs malignes de la peau
(C45) Mésothéliome
(C46) Sarcome de Kaposi
(C47) Tumeur maligne des nerfs périphériques et du système nerveux autonome
Et un exemple de précision apportée par le quatrième caractère:
- (C46.0) Sarcome de Kaposi de la peau
- (C46.1) Sarcome de Kaposi des tissus mous
- (C46.2) Sarcome de Kaposi du palais
- (C46.3) Sarcome de Kaposi des ganglions lymphatiques
- (C46.7) Sarcome de Kaposi d'autres sièges
- (C46.8) Sarcome de Kaposi d'organes multiples
- (C46.9) Sarcome de Kaposi, sans précision
On peut comprendre aisément que ces précisions peuvent être utiles pour orienter la recherche scientifique et la prévention vers les causes de décès les plus fréquentes.
Pour bien faire saisir la difficulté de notre travail, ajoutons qu'il y a la plupart du temps plusieurs causes de décès mentionnées.
Pour les morts violentes (accident, suicide ou homicide), on trouve généralement une cause unique. Par contre, pour les décès dus à une cause dite naturelle, le formulaire de déclaration demande au médecin de mentionner « l’enchaînement des phénomènes morbides qui ont conduit à la cause immédiate du décès ». 4 lignes sont prévues pour les causes directes (en commençant par la cause immédiate et en terminant par la cause initiale) ; 3 lignes sont prévues pour les causes associées (« autres états morbides ayant contribué au décès »). Cela peut aller jusqu’à 10 causes, car on en trouve parfois plusieurs sur la même ligne. Parmi, ces diverses causes, il nous faut alors sélectionner celle qui sera considérée comme la "cause initiale" en fonction des règles définies dans la CIM-10.
7. Il est de notoriété publique que Fedaso sous-traite en Afrique du Nord pour son encodage. Qu'en était-il pour ce projet ?
Plus exactement, l'unité de production de FEDASO se situe à Fès, au Maroc. C'est bien là qu'est effectuée la saisie des données. Cependant, nos formulaires papier ne quittent pas la Belgique. La numérisation (conversion des documents papier en images informatiques par un scanner) fait l'objet d'une sous-traitance auprès d'une entreprise sociale du Brabant wallon.