Endling - Extinction is Forever
Publié le 03/09/2024 Dans PlayStation 4
Un monde en ruines.
Le sujet de la préservation de la nature et des animaux est aussi complexe qu'important. L'équipe Hereboeat Studios a bien compris la fragilité de l'écosystème qui gère la vie sur Terre, et pour cette raison a créé un jeu vidéo dans le but de transmettre un message (ou plutôt un avertissement) lié au salut des espèces animales et de la planète. Le résultat final est une œuvre qui tente de démontrer l'égoïsme de l'homme vu à travers les yeux d'un renard, dans un monde post-apocalyptique qui risque de devenir notre présent. La narration ne se veut pas complexe, sans aucune sorte de finalité en concevant et développant des personnages aux mille facettes et rebondissements. Un choix qui pour ce jeu est gagnant car, à travers une histoire simple, le scénario parvient à faire passer son vrai message. Le tout sans aucun type de dialogue, puisque l'accent est mis sur les événements et la direction. Le jeu démarre immédiatement en se concentrant sur la fuite d'un renard d'une forêt au milieu d'un mystérieux incendie. Après la section initiale, le film suivant présente la naissance de quatre petits oursons et la joie d'une jeune mère. A ce moment précis, le joueur s'implique émotionnellement, à travers des détails petits mais importants comme le mouvement du renard, la voix souffrante et la possibilité de choisir la couleur de chaque petit. Une démonstration supplémentaire du fait qu'il n'est pas toujours nécessaire d'avoir une série de bavardages pour créer un récit émotionnel. Endling : Extinction is Forever réussit même à créer un équilibre, ce qui est encore difficile à trouver aujourd'hui. La conception et la structure du jeu veulent transmettre le sentiment continu d'une aventure cinématographique, et pour ce faire, elles font avancer la narration par le biais du gameplay et des images. L'utilisation intelligente des multiples lois de la cinématographie renforce ce sentiment, où les angles de caméra et la bonne gestion du temps font vraiment la différence. Ainsi, l'incipit évolue au fur et à mesure du jeu, et c'est pour cette raison que nous préférons nous arrêter ici afin de ne pas gâcher la surprise pour ceux qui seraient intéressés. L'intention de l'équipe de développement est de surprendre le joueur, qui fera face avec curiosité à un titre qui tente de surprendre à plus d'une occasion. Cependant, nous tenons à souligner que la longévité n'est pas très élevée, et qu'il est possible d'atteindre le générique de fin en quatre ou cinq heures environ.

Endling : Extiction Is Forever subdivise sa structure en nuits, où dans chacune d'elles notre tâche sera de trouver de la nourriture pour nos petits et éventuellement de continuer l'intrigue principale. Les développeurs ont essayé de construire une routine quotidienne, dans une sorte de cycle de survie qui est inextricablement lié aux actions entreprises dans l'environnement. Il ne faut pas longtemps pour que le joueur observe avec perplexité les actions des hommes, décidés à couper des arbres précieux ou à gérer un élevage de volailles. La concentration du joueur sur l'univers du jeu en fait le véritable co-protagoniste de l'expérience. Le simple fait d'observer les actions des humains à travers les yeux d'un renard crée une dynamique et des perspectives uniques. Le joueur affronte dans la peau du protagoniste l'égoïsme de l'homme, qui veut détruire un écosystème entier pour assurer sa seule survie, une situation qui, dans le même temps, parvient même à l'éteindre de manière lente mais douloureuse. En termes de jouabilité, Endling : Extiction Is Forever ressemble à un survival 2.5D. Le joueur prend le contrôle du protagoniste renard dans le but d'explorer le monde du jeu pour trouver quelques fruits et éventuellement donner quelques proies à leurs petits. La façon de participer au cycle de la vie est de se déplacer de gauche à droite, avec des points spécifiques où la direction peut être changée. La chasse commence lorsque le renard remarque la présence d'une proie et, une fois qu'il a suivi son odeur, il doit l'"attaquer" avec le bouton approprié. Dans le cas d'un fruit ou d'une alimentation humaine, la question est nettement plus simple. En général, il est évident que les développeurs se sont concentrés sur un titre aux mécaniques de jeu simples, afin de s'ouvrir à un large public. Le choix n'est cependant pas erroné, car l'intention des développeurs est de créer une expérience accessible pour délivrer un message au plus grand nombre, et c'est certainement en ce sens que le travail est extrêmement direct et concis.

Quatre lueurs d'espoir.
Au début de l'aventure, les renardeaux commencent à suivre le renard protagoniste, introduisant ainsi un degré supplémentaire de danger - et de familiarité - pour le joueur. La présence de ces petites créatures aux voix immatures, courant dans les prés et gaspillant constamment de l'énergie, parvient à transmettre une certaine anxiété et une certaine joie chez l'utilisateur. Ainsi, personne ne peut quitter des yeux la barre en bas à gauche, qui marque l'énergie des oursons, dans le but de trouver suffisamment de nourriture pour les sauver tous : si la barre s'épuise, l'un des petits risque de mourir de faim. Ce n'est pas la seule façon dont l'un des enfants du protagoniste risque de perdre la vie, étant donné la présence de prédateurs et d'humains. Heureusement, l'utilisation d'une petite caresse permet de guérir toutes sortes de blessures. En ce sens, l'élément réaliste est totalement absent au profit d'une expérience plus accessible et ludique. Le plus grand danger est, bien sûr, les personnes ayant leur propre caractère et leur propre attirail. Lors des déplacements nocturnes, il est possible que le renard se retrouve dans certaines situations, où la seule façon de s'échapper est de rester silencieux, d'entrer dans de petites phases furtives ou de laisser des fausses pistes. Même ces éléments de gameplay sont extrêmement simples, mais ce sentiment de danger approprié est tangible. L'inconvénient est le combat, qui est extrêmement banal, car il utilise un QTE qui ne change jamais sa mécanique. L'idée est de ne pas trop mettre l'accent sur certaines étapes, à tel point qu'il est possible de les terminer sans même avoir de combat. Ceci a pour but de montrer à quel point la protagoniste est impuissante par rapport au monde qui l'entoure, mais en même temps déterminée à sauver la vie de ses enfants.

L'exploration est un élément extrêmement important de tout l'écosystème du jeu. Le joueur doit voyager non seulement pour effectuer les actions décrites ci-dessus, mais aussi pour assister à des événements et améliorer les capacités des enfants. Les premiers sont des moments individuels où quelque chose de spécial se produit, comme la présence d'un enfant humain gentil, ou d'un animal à secourir. La seconde est une récompense pour la découverte et la curiosité, ce qui permet de développer des compétences uniques pour chaque louveteau de l'équipe. Pour être juste, il n'est pas obligatoire de débloquer chaque amélioration, mais elles vous permettront, par exemple, d'atteindre des aliments autrement inaccessibles. Les mécanismes des nuits ne sont cependant pas une fin en soi, car le gameplay change avec le temps. Les différentes tâches doivent éventuellement être achevées avant la tombée de la nuit. La pénalité n'est pas liée à une mort immédiate, mais plutôt à la présence accrue d'ennemis dans l'univers du jeu. Une caractéristique qui donne au joueur un sentiment supplémentaire de danger, créant une aura supplémentaire d'importance à la routine de survie des renards. Une petite touche sympathique est l'aperçu de la tanière, présent à la fin de chaque nuit. À certains moments, l'œuvre permet de voir de près la mère et ses petits en train de dormir, peut-être entourés de quelques jouets trouvés sur place. Cela réussit à augmenter encore le degré d'affection que le joueur ressent pour les protagonistes, au point d'arrêter un monde qui semble avoir oublié la douceur et la compréhension des autres.

Un côté esthétique surprenant.
Endling : Extinction is Forever dépeint l'expérience de jeu à travers un style visuel déjà assez familier, mêlant judicieusement des effets de lumière intéressants à un découpage artistique simple mais efficace. Dans ce cas, le résultat est spectaculaire. On est loin du photoréalisme ou des merveilles graphiques mais, comme pour son message, Endling : Extinction is Forever réussit à raconter l'histoire de l'univers du jeu avec quelques coups de pinceau judicieux mais capables de donner vie à un titre vibrant et fluide. Même la palette utilisée pour les couleurs reflète pleinement l'âme du titre, on ne verra guère de couleurs vives, symbole de vie luxuriante, Endling : Extinction is Forever est un titre décadent, terrifié et conscient de son épilogue tragique et cette composante presque blues est également communiquée à travers un découpage artistique très particulier qui, bien que partant d'une base souvent malmenée, parvient à évoluer vers quelque chose de plus. Même la gestion de la caméra, toujours fixe et non interactive, réussit à mettre correctement en valeur les différentes sections du jeu, le tout encadré par un système sonore bien réglé, cœur battant de l'expérience qui, en l'absence de dialogue, doit pouvoir communiquer avec le joueur à travers ses environnements et les êtres vivants qui le peuplent. Lors de notre test sur Playstation 5, Endling : Extinction is Forever n'a pas présenté le moindre problème technique, maintenant un frame-rate de 60FPS sans aucun problème et ne trébuchant que sur quelques animations décidément négligeables.

VERDICT
Endling : Extiction Is Forever est la première œuvre de Herobeat Studios, un produit ayant un fort impact artistique et un message de critique sociale et environnementale. Un produit avec ses imperfections, mais avec un gameplay simple et divertissant. L'œuvre parvient à enthousiasmer, en recourant également à une mise en scène qui contemple et s'approprie chaque caractéristique du jeu vidéo. Fortement recommandé pour ceux qui veulent une expérience qui ne veut pas révolutionner l'industrie, mais qui présente tout de même une forte originalité.

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