Le président français Emmanuel Macron avertit que l'application des principales règles de l'UE concernant les plateformes numériques est lente en raison des pressions croissantes des États-Unis. Il affirme que les enquêtes menées depuis des années en vertu de la loi sur les services numériques (DSA) et de la loi sur les marchés numériques (DMA) se sont enlisées dans un conflit transatlantique plus large portant sur le commerce et la souveraineté technologique. Macron a déclaré que certaines affaires liées à la loi sur les services numériques (DSA) visant les grandes plateformes internet étaient bloquées à la Commission européenne depuis environ deux ans. Il a jugé ce délai trop long pour une législation censée marquer une rupture décisive avec l'absence actuelle de contrôle des géants du numérique. Le président français a présenté le problème non pas comme un simple retard de procédure, mais comme un affrontement stratégique, affirmant que l'UE menait une « bataille géopolitique » pour imposer des règles de contenu et de concurrence aux plateformes détenues majoritairement par des entreprises américaines. Le principal grief de Macron est que de nombreux fonctionnaires de la Commission européenne et des capitales des États membres hésitent à appliquer la réglementation avec fermeté, craignant une « offensive américaine » contre le nouveau cadre réglementaire de l'UE. Le président a souligné que cette résistance actuelle à une application stricte émane des entités et plateformes américaines elles-mêmes, qui « ne veulent pas que nous les dérangions ».L'intervention de Macron à ce moment précis n'est pas fortuite. Ses propos interviennent à la fin d'une semaine durant laquelle des responsables américains ont de nouveau tenté de conditionner la réduction des droits de douane sur l'acier et l'aluminium à des concessions sur la réglementation technologique de l'UE. Le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, a exhorté lundi les ministres européens à « reconsidérer » l'accord sur les services de distribution (DSA) et l'accord sur les marchés de matières premières (DMA) en échange d'une baisse des droits de douane sur les métaux. La commissaire européenne à la technologie, Henna Virkkunen, et la commissaire à la concurrence, Teresa Ribera, ont rejeté l'idée que l'UE puisse assouplir ou ralentir l'application des règles numériques en réponse aux demandes américaines. Washington a même été accusé de « chantage » en conditionnant les allégements tarifaires à des modifications des règles numériques.
Dans le même temps, la Commission européenne subit la pression des députés européens, où le groupe des Socialistes et Démocrates (SDD) mène une initiative visant à créer une commission d'enquête officielle chargée d'examiner comment elle applique la loi sur la sécurité des données (DSA) et la loi sur la gestion des données (DMA). La Commission défend son approche, la qualifiant de méthodique et non d'hésitante. Son porte-parole, Thomas Regnier, a répondu à Emmanuel Macron, soulignant que Bruxelles « soutient pleinement » ses règles numériques et les applique activement. La Commission a ouvert des enquêtes au titre de la loi sur les services numériques (DSA) concernant plusieurs plateformes importantes, dont X, Meta, AliExpress, Temu et TikTok (qui fera l'objet d' une surveillance active ). Les sanctions potentielles sont considérables : une amende équivalant à 6 % du chiffre d'affaires mondial représenterait des pertes de plusieurs milliards de dollars pour les plus grandes entreprises. Toutefois, malgré les outils juridiques à leur disposition, aucune sanction n'a encore été infligée dans le cadre de ces enquêtes.
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