
Selon les services du procureur Richard Donoghue, Huawei et plusieurs de ses filiales se sont livrés au vol de secrets industriels entre 2000 et 2020. L’équipementier est notamment accusé d’avoir tenté de recruter des salariés d’entreprises américaines de télécommunications, obtenant d’eux, au passage, des informations technologiques. Ces données lui ont permis de mettre au point des produits similaires à ceux de ses concurrents, commercialisés à des prix de vente moindre, selon l’acte d’accusation révélé jeudi. Parmi les exemples cités dans ce nouveau document : lors d’un salon professionnel à Chicago, en 2004, un employé de Huawei aurait été découvert, en pleine nuit, en train de prendre des photos du serveur informatique d’un concurrent, qu’il avait démonté. L’équipementier chinois a alors soutenu que l’individu, qui portait un badge sur lequel était inscrit « Weihua », était un employé subalterne qui s’était rendu au salon de sa propre initiative, bien que son CV mentionne qu’il était ingénieur senior en recherche et développement. En 2013, Huawei a même lancé, selon l’accusation, un programme interne offrant des primes aux employés qui obtiendraient des secrets industriels de concurrents. Dans le document d’inculpation versé jeudi au dossier, le procureur affirme également que Huawei a pris part à « de nombreux projets de télécommunication » en Corée du Nord.
