Publié le 26/04/2006 Dans PlayStation 2
Un succès en Asie
Sorti en 2004 au Japon où il a rencontré un franc succès, le RPG Coréen Magna Carta arrive enfin en Europe. Edité par Codemasters, le jeu profite d'une localisation en français (au niveau des textes), ce qui constitue une très bonne surprise.
Magna Carta, vu son origine, est très marqué par un design asiatique des personnages. Héros androgyne, costumes extravagants, monde coloré et très "heroic-fantasy", il y a un petit air de déjà vu mais il faut avouer que cela reste charmeur. De plus la réalisation est de très bonne facture : les personnages sont finement modélisés, les décors très travaillés, et cerise sur le gâteau de superbes cinématiques viennent ponctuer les moments-clés du scénario pendant le jeu. Le seul vrai reproche à faire concernant la réalisation est sans doute le doublage américain, très moyen, mais il faudra faire avec.
Il était une fois.
L'histoire du jeu prend comme background une guerre sans merci entre les humains et les Yason. Il y a 600 ans de cela, une étrange maladie contamina les populations du continent, qui tentèrent de fuir vers de nouvelles terres. Ils débarquèrent à Efferia, où ils cohabitèrent avec les Yasons, le peuple local. Mais un beau jour, une guerre longue et sans merci éclata entre les deux races. Au début du jeu vous incarnez Calintz, chef du commando Tears Of Blood chargé de lancer une attaque massive sur la base des Yasons. Sans vouloir révéler trop de détails, le scénario plutôt que d'être trop manichéen amènera le joueur à se poser des questions sur le bien et le mal notamment. Magna Carta promet au passage environ 50 heures de jeu, ce qui est plus qu'honorable.
Le plus intéressant dans Magna Carta reste assurément sa maniabilité et sa prise en main relativement complexe pour les néophytes tout comme pour les joueurs avertis. En dehors des combats on dirige le héros dans le niveau, comme dans un RPG "classique". Une carte est présente en haut à droite, elle sert à vous orienter mais aussi à voir le champ de vision des ennemis. Là où ça devient intéressant c'est que pour se déplacer il existe 2 types de marche.
La première est la marche normale, qui permet au personnage de se déplacer rapidement dans le niveau. Seulement, en procédant ainsi il sera très difficile d'éviter les ennemis. Si en revanche vous optez la deuxième solution, à savoir la détection rapide, épée à la main, vous serez bien plus lent mais il sera possible de voir les ennemis dans le niveau et de les éviter, comme dans Tales Of Symphonia pour les connaisseurs. A l'image, cette vision des alentours se traduit par un halo jaune autour du héros. En marche normale, ce halo est très réduit et ne permet pas d'observer les environs. Les rencontres surprises avec des monstres sont alors fréquentes. Dans l'autre cas au contraire le halo s'élargit et tous les ennemis passant dans ce halo seront visibles et facilement évitables. Ingénieux. Mais ce n'est pas tout, puisqu'en mode détection rapide il sera possible d'attaquer un ennemi en premier et ainsi obtenir un avantage au début du combat. C'est donc au joueur de savoir quel type de déplacement utiliser selon la situation.
Un système original.
Lorsque vous décidez d'engager la bataille contre un ennemi ou lorsque celui-ci vous agresse, un combat s'enclenche. L'action ne se déroule plus dans le niveau mais dans une arène au thème identique. Les combats de Magna Carta sont de loin la partie la plus intéressante du titre tant le système est original. On peut hors combat "transporter" jusqu'à 9 personnages mais seuls 3 d'entre eux prennent part aux affrontements.
Les combats se déroulent en semi temps réel, notion qui ne veut au fond rien dire si il n'y a pas d'explications derrière. Au début d'un affrontement avec l'ennemi, on peut choisir un de nos trois personnages avec les gâchettes et le diriger sur le champ de bataille au stick, comme un grand. Les protagonistes du jeu sont d'ailleurs souvent spécialisés dans un domaine : attaque au corps-à-corps, magie offensive, soin, bref vaut mieux bien connaître ses personnages et surtout bien les placer sur le terrain. Avant d'attaquer, il faudra attendre que notre barre d'action se soit remplie suffisamment, comme dans un Final Fantasy. Ceci fait, il est possible d'attaquer un ennemi en s'approchant de lui jusqu'à ce qu'il soit dans notre champ d'action, représenté là encore par un halo orangé. A partir de là, tout est basé sur le timing : pour lancer enfin l'attaque il faut exécuter une série de boutons (composée de croix et de ronds, généralement) qui apparaissent et défilent à l'écran, en rythme. Mais attention en cas d'échec, c'est fini, l'attaque n'aboutit pas et votre barre d'action se vide quand même. Plutôt stressant, d'autant plus que la difficulté des combats est assez relevée.
Une fois la première attaque réussie, on passe en second niveau de combo et notre seconde attaque si elle est également réussie sera plus puissante, et ainsi de suite. Sachez juste qu'il existe deux modes d'attaque, l'un destiné aux débutants et qui ne demandera que l'enchaînement de trois boutons, et l'autre aux joueurs plus expérimentés. Il est alors possible après une attaque simple d'enchaîner avec une autre attaque demandant encore plus de boutons à presser en rythme. Naturellement l'attaque au final sera bien plus puissante, mais en procédant ainsi on a encore plus de chances de rater l'enchaînement de boutons, et donc de rater son attaque. Bref, quelque part c'est machiavélique mais le fait de réussir parfaitement une combinaison de boutons à un moment critique est tout aussi jouissif. Signalons aussi plus tard dans le jeu un système de contre-attaque qui consiste à deviner la combinaison de boutons réalisée par l'adversaire pour retourner son attaque contre lui. Plutôt pas mal, mais à réserver aux joueurs de haut niveau.
Une pointe de tactique
Le jeu intègre également un système de "chis" qui vient rajouter un côté tactique aux combats. Il en existe 8 au total et sont en fait des éléments naturels : montagne, glace, feu, vent, eau, ciel, terre, lumière. Où que vous soyez certains chis sont prédominants chez les ennemis. Dans une forêt il y aura plutôt du chi "terre" et "eau", et près d'un volcan seront plutôt présents "montagne" et "feu". Les protagonistes peuvent utiliser eux aussi différents chis pendant les combats. Pour faire plus de dégâts lors d'une attaque le chi utilisé doit être contraire par rapport à celui de l'adversaire : contre un adversaire de glace une attaque de feu fera bien plus de dégâts, par exemple. Un paramètre à prendre en compte est que les chis des combattants ne sont pas illimités et qu'il faudra parfois changer de personnage pour profiter pleinement de sa réserve de chi.
Mis à part l'utilisation d'objets pendant le combat, toutes les actions sont basées sur ce système de timing et d'enchaînements de boutons, y compris lorsqu'il s'agit de lancer un sort de soin sur un camarade. Le problème vient du fait que lorsque l'on rate l'enchaînement de coups, notre barre d'action se vide, et pour que celle-ci se remplisse il faut rester immobile, donc vulnérable aux attaques ennemies. Par conséquent l'on se retrouve parfois dans des situations inextricables où l'ennemi est prêt à nous mettre le coup de grâce, mais avec une barre d'action vide il est impossible de se défendre. Bref, on tente vainement d'échapper à son adversaire jusqu'à ce que l'on se rende compte que c'est la fin. D'où la grande difficulté du jeu, en témoigne le nombre de game over durant la présentation. Pour remédier à cela il est possible entre les combats de se soigner en se reposant d'une simple pression sur le bouton carré, mais cela n'empêche pas le jeu d'être difficile d'accès.
VERDICT
Magna Carta est un bon RPG, très bien mis en scène et relativement prenant. Il est cependant assez difficile et se destine avant tout aux spécialistes du genre, sa principale cible en somme.
Sorti en 2004 au Japon où il a rencontré un franc succès, le RPG Coréen Magna Carta arrive enfin en Europe. Edité par Codemasters, le jeu profite d'une localisation en français (au niveau des textes), ce qui constitue une très bonne surprise.
Magna Carta, vu son origine, est très marqué par un design asiatique des personnages. Héros androgyne, costumes extravagants, monde coloré et très "heroic-fantasy", il y a un petit air de déjà vu mais il faut avouer que cela reste charmeur. De plus la réalisation est de très bonne facture : les personnages sont finement modélisés, les décors très travaillés, et cerise sur le gâteau de superbes cinématiques viennent ponctuer les moments-clés du scénario pendant le jeu. Le seul vrai reproche à faire concernant la réalisation est sans doute le doublage américain, très moyen, mais il faudra faire avec.
Il était une fois.
L'histoire du jeu prend comme background une guerre sans merci entre les humains et les Yason. Il y a 600 ans de cela, une étrange maladie contamina les populations du continent, qui tentèrent de fuir vers de nouvelles terres. Ils débarquèrent à Efferia, où ils cohabitèrent avec les Yasons, le peuple local. Mais un beau jour, une guerre longue et sans merci éclata entre les deux races. Au début du jeu vous incarnez Calintz, chef du commando Tears Of Blood chargé de lancer une attaque massive sur la base des Yasons. Sans vouloir révéler trop de détails, le scénario plutôt que d'être trop manichéen amènera le joueur à se poser des questions sur le bien et le mal notamment. Magna Carta promet au passage environ 50 heures de jeu, ce qui est plus qu'honorable.
Le plus intéressant dans Magna Carta reste assurément sa maniabilité et sa prise en main relativement complexe pour les néophytes tout comme pour les joueurs avertis. En dehors des combats on dirige le héros dans le niveau, comme dans un RPG "classique". Une carte est présente en haut à droite, elle sert à vous orienter mais aussi à voir le champ de vision des ennemis. Là où ça devient intéressant c'est que pour se déplacer il existe 2 types de marche.
La première est la marche normale, qui permet au personnage de se déplacer rapidement dans le niveau. Seulement, en procédant ainsi il sera très difficile d'éviter les ennemis. Si en revanche vous optez la deuxième solution, à savoir la détection rapide, épée à la main, vous serez bien plus lent mais il sera possible de voir les ennemis dans le niveau et de les éviter, comme dans Tales Of Symphonia pour les connaisseurs. A l'image, cette vision des alentours se traduit par un halo jaune autour du héros. En marche normale, ce halo est très réduit et ne permet pas d'observer les environs. Les rencontres surprises avec des monstres sont alors fréquentes. Dans l'autre cas au contraire le halo s'élargit et tous les ennemis passant dans ce halo seront visibles et facilement évitables. Ingénieux. Mais ce n'est pas tout, puisqu'en mode détection rapide il sera possible d'attaquer un ennemi en premier et ainsi obtenir un avantage au début du combat. C'est donc au joueur de savoir quel type de déplacement utiliser selon la situation.
Un système original.
Lorsque vous décidez d'engager la bataille contre un ennemi ou lorsque celui-ci vous agresse, un combat s'enclenche. L'action ne se déroule plus dans le niveau mais dans une arène au thème identique. Les combats de Magna Carta sont de loin la partie la plus intéressante du titre tant le système est original. On peut hors combat "transporter" jusqu'à 9 personnages mais seuls 3 d'entre eux prennent part aux affrontements.
Les combats se déroulent en semi temps réel, notion qui ne veut au fond rien dire si il n'y a pas d'explications derrière. Au début d'un affrontement avec l'ennemi, on peut choisir un de nos trois personnages avec les gâchettes et le diriger sur le champ de bataille au stick, comme un grand. Les protagonistes du jeu sont d'ailleurs souvent spécialisés dans un domaine : attaque au corps-à-corps, magie offensive, soin, bref vaut mieux bien connaître ses personnages et surtout bien les placer sur le terrain. Avant d'attaquer, il faudra attendre que notre barre d'action se soit remplie suffisamment, comme dans un Final Fantasy. Ceci fait, il est possible d'attaquer un ennemi en s'approchant de lui jusqu'à ce qu'il soit dans notre champ d'action, représenté là encore par un halo orangé. A partir de là, tout est basé sur le timing : pour lancer enfin l'attaque il faut exécuter une série de boutons (composée de croix et de ronds, généralement) qui apparaissent et défilent à l'écran, en rythme. Mais attention en cas d'échec, c'est fini, l'attaque n'aboutit pas et votre barre d'action se vide quand même. Plutôt stressant, d'autant plus que la difficulté des combats est assez relevée.
Une fois la première attaque réussie, on passe en second niveau de combo et notre seconde attaque si elle est également réussie sera plus puissante, et ainsi de suite. Sachez juste qu'il existe deux modes d'attaque, l'un destiné aux débutants et qui ne demandera que l'enchaînement de trois boutons, et l'autre aux joueurs plus expérimentés. Il est alors possible après une attaque simple d'enchaîner avec une autre attaque demandant encore plus de boutons à presser en rythme. Naturellement l'attaque au final sera bien plus puissante, mais en procédant ainsi on a encore plus de chances de rater l'enchaînement de boutons, et donc de rater son attaque. Bref, quelque part c'est machiavélique mais le fait de réussir parfaitement une combinaison de boutons à un moment critique est tout aussi jouissif. Signalons aussi plus tard dans le jeu un système de contre-attaque qui consiste à deviner la combinaison de boutons réalisée par l'adversaire pour retourner son attaque contre lui. Plutôt pas mal, mais à réserver aux joueurs de haut niveau.
Une pointe de tactique
Le jeu intègre également un système de "chis" qui vient rajouter un côté tactique aux combats. Il en existe 8 au total et sont en fait des éléments naturels : montagne, glace, feu, vent, eau, ciel, terre, lumière. Où que vous soyez certains chis sont prédominants chez les ennemis. Dans une forêt il y aura plutôt du chi "terre" et "eau", et près d'un volcan seront plutôt présents "montagne" et "feu". Les protagonistes peuvent utiliser eux aussi différents chis pendant les combats. Pour faire plus de dégâts lors d'une attaque le chi utilisé doit être contraire par rapport à celui de l'adversaire : contre un adversaire de glace une attaque de feu fera bien plus de dégâts, par exemple. Un paramètre à prendre en compte est que les chis des combattants ne sont pas illimités et qu'il faudra parfois changer de personnage pour profiter pleinement de sa réserve de chi.
Mis à part l'utilisation d'objets pendant le combat, toutes les actions sont basées sur ce système de timing et d'enchaînements de boutons, y compris lorsqu'il s'agit de lancer un sort de soin sur un camarade. Le problème vient du fait que lorsque l'on rate l'enchaînement de coups, notre barre d'action se vide, et pour que celle-ci se remplisse il faut rester immobile, donc vulnérable aux attaques ennemies. Par conséquent l'on se retrouve parfois dans des situations inextricables où l'ennemi est prêt à nous mettre le coup de grâce, mais avec une barre d'action vide il est impossible de se défendre. Bref, on tente vainement d'échapper à son adversaire jusqu'à ce que l'on se rende compte que c'est la fin. D'où la grande difficulté du jeu, en témoigne le nombre de game over durant la présentation. Pour remédier à cela il est possible entre les combats de se soigner en se reposant d'une simple pression sur le bouton carré, mais cela n'empêche pas le jeu d'être difficile d'accès.
VERDICT
Magna Carta est un bon RPG, très bien mis en scène et relativement prenant. Il est cependant assez difficile et se destine avant tout aux spécialistes du genre, sa principale cible en somme.