Publié le 05/05/2010 Dans Matériel
Ceci n'est pas un iPod
Commençons par définir ce que l'iPad n'est pas : non, ce n'est pas un gros iPod ou un gros iPhone. Il n'a d'ailleurs pas été prévu pour passer des coups de téléphone, même s'il est plus que probable de voir débarquer Skype dans un avenir proche. L'iPad n'est pas non plus un énième gadget pour adolescents attardés ou geeks richissimes ne sachant plus quoi faire de leurs économies. C'est un appareil "à part", qui redéfinit la relation que vous avez à l'information, car elle devient réellement de nature ubiquitaire. L'objet en lui-même attire, car il ramène au concept fondamental de la feuille de papier, la tablette-ardoise sur laquelle on griffonne au gré des pensées et des idées.Disons-le tout de suite : oui, l'iPad est bluffant. Bluffant d'ingéniosité et d'intuitivité. A la question de savoir s'il pourrait répondre aux besoins d'utilisateurs n'employant un ordinateur que pour surfer, consulter leur messagerie ou chatter : oui, c'est tout à fait possible. Il est envisageable, à condition d'accepter de faire quelques concessions, d'utiliser un iPad comme ordinateur au quotidien. Le confort d'utilisation n'est pas ici en cause, car tant la taille de l'objet que l'interface de l'OS garantissent une réelle aisance, même lors de sessions prolongées. En outre, la disponibilité d'un nombre sans cesse croissant de modèles d'imprimantes WiFi ou Bluetooth supprime encore un obstacle à l'utilisation d'un appareil essentiellement nomade : plus besoin de câbles ou de station d'accueil, la dématérialisation est complète.
Outre sa versatilité - à la fois lecteur média, console de jeux, lecteur d'eBook, browser mobile, station de travail nomade, télécommande domotique, pour ne citer que quelques-unes de ses fonctionnalités - l'iPad apporte une dimension plus "humaine" à l'expérience du web. Alors qu'il n'est pas toujours pratique ou facile (pour diverses raisons) de s'installer à plusieurs devant un ordinateur, le côté ludique et naturel de la tablette instaure un climat propice au partage : côte à côte sur un divan, de part et d'autre d'une table, on se passe et s'échange l'objet comme on le ferait d'un bloc-note ou d'un livre. Il y a une réelle convivialité dans l'utilisation de l'appareil, que n'offre pas un dispositif "classique" (qu'il soit un téléphone, un ordinateur ou même un media center). La lecture de livres, d'ailleurs, profite de quelques "plus" indéniables, le moindre n'étant pas la possibilité de pouvoir embarquer avec soi plusieurs kilos d'ouvrages divers et variés. Bien sûr, on me rétorquera qu'un Kindle fait déjà la même chose. Certes, mais un Kindle n'est "qu'un" Kindle... Quand à la l'épineuse question de la disponibilité d'ouvrages dans la langue de Molière, l'offre (légale), même si elle est moins abondante qu'outre-Atlantique, est déjà suffisante pour s'occuper quelques mois (voir quelques années, si vous lisez lentement). Enfin, lire un livre sur l'iPad n'est nullement déplaisant; bien entendu, rien ne remplacera jamais un vrai livre, et la sensation du papier restera à jamais le vecteur d'une expérience extrêmement personnelle. Mais tant le design de l'appareil, sa facilité de prise en main et la sobriété efficace de son interface permettront à l'esprit d'oublier rapidement le support pour se concentrer pleinement sur le contenu.
Belle analyse, beau rédactionnel, chapeau.
L'informatique pratique?!?