BioShock Infinite
Publié le 17/05/2013 Dans Jeux Vidéos
Un grand changement d'ambiance.

1912, État du Maine. Booker DeWitt est un homme aux dettes colossales. Autrefois membre d'une agence de sécurité publique, il accepte de rendre service (moyennant finances cela va de soi) à un employeur anonyme. S'il délivre une jeune femme nommée Elizabeth d'une tour de la cité de Columbia, sa dette sera effacée. Comme il n'a plus rien à perdre, DeWitt finit par accepter et fait désormais route vers la mystérieuse cité flottante. Une entrée en matière qui rappelle sur bien des points le premier BioShock, mais avec un univers utopique totalement différent. Columbia est un environnement très ouvert, constitué d'îles flottantes reliés entre elles par un réseau de rails et de trams, affiche une architecture très aboutie et recèle de personnages incroyablement vivants et charismatiques. Mais la beauté idyllique de la cité n'est qu'apparence. Bien vite, on s'aperçoit que la ségrégation raciale règne à Columbia (il suffit de regarder les salles de bain pour s'en convaincre), la religion s'avère très présente, tous les habitants vouant un culte à un certain Comstock qu'ils considèrent comme le nouveau Prophète, et une intense propagande ne cesse d'inciter à la haine contre le monde d'en bas. DeWitt lui même n'a rien d'un innocent, son passé est rongé par de sombres évènements, et il est difficile de savoir vers quoi son aventure va nous diriger.

Même si le contexte politique et social est important, BioShock Infinite n'est pas pour autant inaccessible. Les mécaniques reprennent globalement les mêmes recettes que dans les précédents volets, et la structure reste linéaire. Bien sur, en sortant des sentiers battus, vous pourrez découvrir des journaux audio à collecter et des films en noir et blanc, permettant de mieux comprendre la fonctionnement de la société. Le système de combat a été légèrement remanié, et la prise en main est plus réactive. Les plasmides sont également de retour, cette fois sous forme de toniques créés par Fink Manufacturing, et font preuve d'une plus grande variété. On appréciera particulièrement la télékinésie, qui permet désormais d'attirer les ennemis vers soi afin de les laisser léviter pour ensuite les frapper en utilisant le tonique de charge. L'armement est assez colossal, et s'il est seulement possible d'en transporter deux à la fois, on ne manque jamais de stratégie pour rosser nos adversaires. On signalera également la présence d'un petit bouclier qui se rechargera automatiquement (ô surprise), mais aussi d'un crochet aimanté qui permet de se déplacer rapidement à travers l'environnement ou d'attaquer l'ennemi à travers les airs.

Une immersion évidente.

Le personnage d'Elizabeth est très présent dans BioShock Infinite, et cette jeune femme vous accompagnera d'ailleurs pendant une grande partie de l'aventure. Au fil de l'aventure, vous la verrez exprimer différentes émotions, et ses traits ont volontairement été accentués pour renforcer l'immersion. Elle peut également se montre utile en ouvrant des portes et des coffres verrouillés, en vous confiant des munitions, du cristal ou des rations de soin durant les combats, ou encore de déchiffrer les codes mystères dans les quêtes secondaires. Enfin, Elizabeth pourra également créer des portails vers d'autres dimensions, ce qui permet de modifier considérablement son environnement. Si BioShock Infinite ne comporte pas de mode multijoueur, sa durée de vie promet une campagne de dix heures en ligne droite, quinze si vous explorer un minimum les secrets de Columbia. En outre, terminer le jeu permet de débloquer le fameux mode 1999 qui augmente grandement la difficulté.

Contrairement à ses ainés, BioShock Infinite tourne sur une version modifiée de l'Unreal Engine 3. Sur consoles, le rendu n'est pas toujours parfait, notamment du côté des textures, mais la patte artistique est excellente, et le jeu des lumières très impressionnante. On appréciera l'inventité qui émane de la ville de Columbia, contrairement à l'intelligence artificielle des ennemis qui demeure assez faible, et les affrontements très dynamiques qui ponctuent la progression. La musique intradiégétique est très présente, et les personnages chantent des mélodies envoutantes. Les thèmes d'ambiances sont d'une grande qualité, tandis que le doublage français est assez crédible.

VERDICT

Moins torturé que le premier épisode, Bioshock Infinite est un titre enchanteur. On appréciera particulièrement son design très recherché, le plaisir de la découverte de Columbia, ou encore l'aventure en elle-même davantage tournée vers l'action que sur le huis clos aérien et le sentiment d'oppression. Davantage qu'un simple FPS, le titre d'Irrational Games dispose d'une aura incontestable et malgré quelques problèmes techniques sur consoles, BioShock Infinite est un jeu magistral.

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