10/11/2005 @ 14:35:42:
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Il ne me restait plus qu'à porter l'estocade.
"Mais de tous mes proches, celui qui aurait le plus de peine s'il m'arrivait quelque chose, c'est mon parrain, Don Vito. Faut dire qu'on a gardé le sens de la famille chez nous... en Sicile. La dernière fois que je l'ai vu, je me souviens, il m'a dit : "Luigi, mon petit, si jamais quelqu'un t'embête, tu n'as qu'à me le dire. Je lui offre des chaussures en béton et je l'envoie prendre un bain de mer pour lui apprendre le respect." Ça, il n'aime pas qu'on lui manque de respect, Don Vito. Mais cette histoire de chaussures en béton, je n'ai pas bien compris. C'est vrai qu'il dirige une entreprise de bâtiment, la "Casa nostra" ou quelque chose du genre, mais son truc, c'est plutôt les casinos, d'habitude.
Enfin, bref, s'il m'arrivait malheur, c'est sûr que mon parrain aurait de la peine et qu'il vous en voudrait. Peut-être même qu'il prendrait ça pour un manque de respect de votre part..."
Pas la peine d'en rajouter, j'avais gagné. J'ai vu la porte s'entrouvrir, enfin. L'afflux d'air frais dissipait rapidement la vapeur ambiante. J'avais hâte de sortir de là, mais les forces me manquaient. J'étais tout mou, tout flasque, incapable de me tenir droit. En me voyant dans ce piteux état, mon ancien geôlier, devenu mon libérateur, m'a tendu une main secourable.
Alors, lentement, délicatement, précautionneusement, comme s'il craignait de se brûler, il m'a porté à sa bouche pour m'aspirer avec un bruit obscène.