15/12/2005 @ 08:40:40:
Lorem ipsum
Il serait dommage de faire l'impasse, dans ce blog, sur l'un des rares points de convergence entre le monde des livres et celui des informaticiens analphabètes.
Le
Lorem ipsum ou
Lipsum, quoi-t-est-ce? C'est... rien. Du remplissage. Un texte qui ne veut rien dire, mais d'apparence cohérente, pour tester une maquette, une mise en page, des polices, etc. Déjà utilisé par les imprimeurs dès le XVIe siècle, on ne s'étonnera pas qu'il ait été remis au goût du jour par les designers de sites web, qui n'ont pas toujours des choses intéressantes à raconter. Bref, c'est ça:
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Bon, mais ça signifie quoi? Rien, on vous dit. Ça a la couleur et le goût du latin, mais ce n'est pas du latin. L'intérêt du Lipsum est que l'ordre des lettres et le rythme des mots ne choquent pas le regard. Il ne saute pas aux yeux que c'est n'importe quoi, comme quand on tape "mldki jfhjiuje kdjkumpl fdjh biu" sur son clavier (sans parler du temps perdu à s'esquinter à remplir des pages et des pages de cette façon). L'absence de toute signification aurait aussi l'avantage d'éviter de distraire le "lecteur" lorsqu'il s'agit d'apprécier la typographie et la présentation générale du site ou du document. Là, j'ai quand même un doute. Ça sent la bonne excuse du créateur toujours plus pressé de soigner l'emballage que de pondre du contenu. Il est probable, par ailleurs, pour des sites en construction déjà en ligne, que l'on évite ainsi tout problème de droits d'auteur pour ceux qui seraient tentés de remplir provisoirement les blancs avec du texte pompé au hasard.
Oui, mais d'où ça vient? Bon au départ (juste au départ), il y a quand même un peu de latin: les "mots"
lorem ipsum (le premier étant tronqué) sont extraits du
De finibus bonorum et malorum (A propos du bien et du mal) de Cicéron, qui comporte la phrase "Neque porro quisquam est qui do
lorem ipsum quia
dolor sit amet, consectetur, adipisci velit… » (Il n'y a personne qui aime la souffrance pour elle-même, qui la recherche et qui la veuille pour elle-même).
Comment faisaient les imprimeurs pour produire du Lipsum sans trop se fouler? C'est la question à laquelle je n'ai pas trouvé de réponse, attendu qu'au XVIe siècle, ils n'avaient pas le loisir d'aller sur la page d'un générateur comme
http://www.lipsum.com/ pour se procurer très exactement le nombre de mots ou de paragraphes dont ils avaient besoin pour boucher les trous en attendant que l'auteur se magne de boucler son texte.
Dernière édition: 15/12/2005 @ 08:43:07