Supprimer un message
Clandestino
Mais pas du tout
Si on élargit le débat au-delà de la question des armes, que voit-on ?
Les sociétés dites "évoluées" (bâties sur le modèle occidental neoliberal/capitaliste) sont dirigées par les dynamiques des marchés. Les marchés demandent que la population consomme, et pour ce faire ont mis en place nombre de mécanismes qui jouent sur les instincts primaires des consommateurs : peur, envie, désir d'exister, individualisme, etc... De là, l'infantilisation et la déresponsabilisation que je mentionne, qui visent à placer le consommateur dans la condition propice à favoriser l'appropriation par l'individu du message des marchés ; or, elles ont pour corollaires la disparition du sens critique et l'atrophie du jugement rationel.
Les marchés sont aux mains de quelques entités, qui en font leur jouet et utilisent l'économie mondiale comme terrain de jeu (le crédit gigantesque accordé aux agences de notation le montre clairement). Ces quelques entités usent donc fort logiquement de leur pouvoir puisque personne ne semble y avoir quoi que ce soit à y redire (postulat simpliste mais efficace : si on me laisse toujours faire, c'est que ça ne dérange in fine pas grand-monde, donc je continue).
Dès lors qu'un individu va commettre un acte répréhensible, cet acte va être instrumentalisé par les acteurs du système pour conforter le message des marchés : entretenir la peur, engourdir l'esprit, maintenir l'illusion de danger et de risque (car c'est bien d'illusion qu'il s'agit). L'insécurité, la délinquance, le discours sécuritaire, le grignotage des libertés individuelles, autant de pièces rapportées au grand puzzle du triste monde moderne.
Mais parce que nous laissons faire.
Parce que nous le voulons bien.
Parce qu'au fond de nous, nous qui ne demandons rien d'autre que de vivre tranquille sans emmerder personne, ni qu'on ne vienne nous emmerder, nous savons confusément que tout cela nous dépasse, nous phagocyte, nous broie, et qu'il est futile de vouloir se dresser contre la toute-puissance des marchés, au risque de devoir sacrifier notre petit confort, notre petite routine...
Alors on trouve normal qu'on puisse avoir une arme. On trouve normal de légitimer la violence ordinaire en lui collant l'étiquette de "droit à la sécurité pour tous". On accepte de vivre dans une société où un coupable a plus de droits qu'une victime. Et on n'ose plus remettre en cause le système parce qu'on en a marre de se faire taxer de facho, d'anarchiste, de communiste, de raciste, ou de je ne sais quelle autre insulte en "iste" ; on fait le gros dos et on attend que ça passe, du moins jusqu'à la prochaine restriction qu'on nous imposera, au nom du sacro-saint appétit du léviathan des marchés.
Donc non, il n'y a pas de contradiction dans ce que je dit, mais bien une complémentarité qui souligne mon propos ; une société qui autorise ses citoyens à s'armer par peur de l'autre et pour que cette peur serve au final un objectif quasi oligarchique est mauvaise (si puéril et infantile le terme puisse être). Alors que, au lieu de cela, elle devrait s'attaquer au noeud du problème en éliminant la peur et régulant les marchés de telle manière qu'ils soient ce qu'ils auraient toujours du être : des instruments au service d'une croissance à taille humaine, sans excès et équitable dans la distribution des ressources.
Mais ces sociétés en ont-elles jamais eu l'intention ?
Si on élargit le débat au-delà de la question des armes, que voit-on ?
Les sociétés dites "évoluées" (bâties sur le modèle occidental neoliberal/capitaliste) sont dirigées par les dynamiques des marchés. Les marchés demandent que la population consomme, et pour ce faire ont mis en place nombre de mécanismes qui jouent sur les instincts primaires des consommateurs : peur, envie, désir d'exister, individualisme, etc... De là, l'infantilisation et la déresponsabilisation que je mentionne, qui visent à placer le consommateur dans la condition propice à favoriser l'appropriation par l'individu du message des marchés ; or, elles ont pour corollaires la disparition du sens critique et l'atrophie du jugement rationel.
Les marchés sont aux mains de quelques entités, qui en font leur jouet et utilisent l'économie mondiale comme terrain de jeu (le crédit gigantesque accordé aux agences de notation le montre clairement). Ces quelques entités usent donc fort logiquement de leur pouvoir puisque personne ne semble y avoir quoi que ce soit à y redire (postulat simpliste mais efficace : si on me laisse toujours faire, c'est que ça ne dérange in fine pas grand-monde, donc je continue).
Dès lors qu'un individu va commettre un acte répréhensible, cet acte va être instrumentalisé par les acteurs du système pour conforter le message des marchés : entretenir la peur, engourdir l'esprit, maintenir l'illusion de danger et de risque (car c'est bien d'illusion qu'il s'agit). L'insécurité, la délinquance, le discours sécuritaire, le grignotage des libertés individuelles, autant de pièces rapportées au grand puzzle du triste monde moderne.
Mais parce que nous laissons faire.
Parce que nous le voulons bien.
Parce qu'au fond de nous, nous qui ne demandons rien d'autre que de vivre tranquille sans emmerder personne, ni qu'on ne vienne nous emmerder, nous savons confusément que tout cela nous dépasse, nous phagocyte, nous broie, et qu'il est futile de vouloir se dresser contre la toute-puissance des marchés, au risque de devoir sacrifier notre petit confort, notre petite routine...
Alors on trouve normal qu'on puisse avoir une arme. On trouve normal de légitimer la violence ordinaire en lui collant l'étiquette de "droit à la sécurité pour tous". On accepte de vivre dans une société où un coupable a plus de droits qu'une victime. Et on n'ose plus remettre en cause le système parce qu'on en a marre de se faire taxer de facho, d'anarchiste, de communiste, de raciste, ou de je ne sais quelle autre insulte en "iste" ; on fait le gros dos et on attend que ça passe, du moins jusqu'à la prochaine restriction qu'on nous imposera, au nom du sacro-saint appétit du léviathan des marchés.
Donc non, il n'y a pas de contradiction dans ce que je dit, mais bien une complémentarité qui souligne mon propos ; une société qui autorise ses citoyens à s'armer par peur de l'autre et pour que cette peur serve au final un objectif quasi oligarchique est mauvaise (si puéril et infantile le terme puisse être). Alors que, au lieu de cela, elle devrait s'attaquer au noeud du problème en éliminant la peur et régulant les marchés de telle manière qu'ils soient ce qu'ils auraient toujours du être : des instruments au service d'une croissance à taille humaine, sans excès et équitable dans la distribution des ressources.
Mais ces sociétés en ont-elles jamais eu l'intention ?