15/01/2014 @ 22:00:00:
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Freedelity]:
Episode 15 - Grandir, il faut grandir!
Dans notre environnement, il semble qu'il n'y ait qu'un seul métrique qui au final soit important: la taille. Est-ce parce que nous sommes dirigés par un monde d'hommes, ou est-ce que la taille d'une entreprise est réellement le facteur qu'il faut absolument développer pour réussir?
Quand vous discutez avec un externe, un ami, un prospect, il n'est quasi pas une discussion sans qu'à un moment on vous demande la taille de l'entreprise, sorte de manière de valider si oui ou non votre produit est intéressant. La course à l'augmentation du capital humain est quelque chose qui nous a été fortement soufflée dans l'oreille il y a un peu plus d'un an, et certes c'est crucial, mais cela ne se fait pas aussi simplement que cela.
Imaginez une société de 4 personnes, qui en moins d'un an passe à 10 personnes. Sur papier, c'est génial, et dans les faits également, toute l'équipe qui travaille pour nous est absolument formidable... mais après un an. Doubler son personnel demande de la gestion, du temps, de la formation, car toutes ces personnes ne connaissent pas en arrivant l'esprit de votre entreprise, votre produit, votre tactique, et bien que des documents et des formations existent, pour arriver à se sentir à l'aise dans l'entreprise il faut de longs mois. Et pendant ces longs mois, alors que vous avez opté pour une croissance en personnel plutôt rapide pour répondre à des besoins chez les clients et vous libérer du temps, vous passer finalement une bonne partie de votre temps à gérer cette croissance.
Ne faut-il pas croître?
Si, bien sûr, c'est essentiel, et nous avons encore envie de développer tellement de produits et de services que l'équipe actuelle ne pourra jamais suffir. Nous avons des idées, de l'ambition, et seul le marché décidera si nous pourrons ou non réaliser nos rêves. Nous avons également croisé ces dernières années toute une série de gens formidables que l'on aimerait pouvoir incorporer dans l'équipe et pouvoir faire profiter l'entreprise de leurs talents respectifs. Mais tout cela a un prix, que l'on sous-estime souvent.
Début 2013, nous avons déménagé, suite à une augmentation significative de capital, et ce pour pouvoir augmenter l'équipe commerciale. Une erreur? Non, une grosse opportunité. Mais les premiers mois de 2013 ont du coup monopolisé une grande partie de l'équipe existante. Pour le recrutement, pour mettre ces nouvelles personnes au niveau, et pour que tout le monde interagisse comme il se doit pour arriver à notre nouvel équilibre.
Equilibre, le mot est lâché. Un an après, nous y sommes finalement, l'équipe est devenue plus mature, le support fait un travail remarquable auprès de nos clients ce qui nous manquait cruellement fin 2012, et les vendeurs montrent des signes d'engagement et de motivation comme jamais auparavant. On a de la chance, le côté humain de la société fonctionne admirablement pour le moment, mais nombreux sont ceux autour de nous qui rencontrent ces problèmes et s'enlisent doucement dans cette "obligation de grandir".
Grandir, c'est le bonheur?
Boui. Probablement dans un certain sens, il est humain de vouloir accomplir plus. Mais cela doit se faire dans la douceur, pour que chacun puisse s'intégrer dans l'équipe à son rythme sans créer de rupture, de pouvoir réussir à garder l'esprit de l'entreprise tout au long de son évolution, et ce point qui est primordial pour le bien être de l'entreprise, et de ses employés, reste souvent le parent pauvre face aux conseils d'administrations et aux chiffres bruts.
Un conseil d'administration n'est pas inhumain, mais grandir demande plus de responsabilités, et cet équilibre entre bien être de l'équipe, bonne ambiance, travail accompli avec sérieux, et résultats financiers, demande de fait plus d'énergie que ce que l'on pense en créant sa "petite entreprise".
A refaire, on ferait probablement les mêmes choix, car c'était important de le faire, et même si nous avons commis de nombreuses erreurs ces dernières années, le résultat pour début 2014 est plus que prometteur sur une équipe de plus en plus polyvalente.
Pour en finir avec ce billet, je vous suggère d'aller jeter un oeil sur les conférences de Guy Kawasaki, qui vous expliquera sa célèbre histoire d'usine à nourriture pour chien. Plutôt instructif, et point de vue plutôt tranché avec ce que la population générale pense d'une entreprise.
Sébastien