Publié le 14/07/2023 Dans Nintendo Switch
L'histoire de Chaos Galaxy.
Chaos Galaxy est un titre qui part d'un postulat très ambitieux : créer une sorte de grande stratégie capable de plonger le joueur dans des combats stratégiques à la sauce anime, où mecha et vaisseaux spatiaux s'affrontent pour décider du sort d'un vaste empire spatial, aujourd'hui en déclin. L'intrigue de Chaos Galaxy se résume en quelque sorte à son titre : la galaxie est en proie au chaos. L'empire galactique, glorieux et vaste depuis des millénaires, a été attaqué par une race extraterrestre, mais a été vaincu. La guerre a cependant laissé l'empire dans le chaos, affaibli par le long conflit et sans chef stable. Cela a permis à différentes factions de proclamer leur indépendance ou, plus généralement, aux pirates de l'espace de se frayer un chemin plus libre. C'est ainsi que commence une guerre entre différentes factions, toutes avec des objectifs différents : certaines veulent ramener l'empire à son ancienne gloire, d'autres veulent le détruire, tandis que les IA veulent anéantir tout le monde (évidemment !). Le titre permet d'ailleurs de jouer avec toutes les factions disponibles, qui sont même plus d'une douzaine. Elles ont toutes une histoire légèrement différente et disposent d'unités uniques en leur genre. Un très bon point de départ. La boucle de gameplay de Chaos Galaxy est vraiment ambitieuse et se targue de plusieurs mécaniques qui s'assemblent en deux couches distinctes : la première relève de la grande stratégie et la seconde du RPG tactique, avec une très forte composante stratégique, encore une fois. Mais reprenons dans l'ordre. Chaque partie se déroule sur une carte galactique divisée en différentes factions, qui contrôlent différents segments du scénario (c'est-à-dire les planètes, les unités et l'espace aérien autour des planètes elles-mêmes). Chaque faction entretient une certaine forme de relation avec la faction du joueur, allant d'une alliance plus ou moins forte (échange de ressources, ou carrément alliés) à des ennemis avec une déclaration de guerre en cours.
Cette phase comporte une forte composante de gestion, où les planètes individuelles doivent être gérées. Celles-ci disposent de différentes ressources à prendre en compte : deux formes de monnaie, la loyauté et la défense. Les deux premières sont nécessaires pour acheter des unités et renforcer les planètes elles-mêmes, la loyauté décrétant le taux de production de ressources, tandis que la défense détermine le nombre de tours d'attaque nécessaires à l'ennemi pour conquérir la planète. Toutes ces statistiques peuvent être améliorées en investissant des ressources, mais elles augmenteront également de manière indépendante au fur et à mesure que le jeu progresse. Il est alors possible d'assigner un gouverneur à une planète qui, à son tour, augmentera l'efficacité de la production de ressources. Cette phase du jeu est ensuite constituée de choix typiques du genre : il est possible de former des alliances avec les factions voisines, avec le système classique d'échange de ressources, de déclarations de guerre, etc. De même, il est possible, par exemple, de conquérir des planètes ennemies en plaçant un de nos vaisseaux au-dessus d'une cible, puis en attaquant et en effondrant les défenses en un certain nombre de tours. Ce sont précisément ces relations qui constituent l'aspect le plus problématique du titre, car elles sont souvent confuses (les ennemis attaquant sans raison apparente) dans l'exécution des différentes dynamiques et, pire encore, elles sont alourdies par une interface qui ajoute à la confusion générale en raison de sa complexité inutile.
Un concept efficace.
En tout cas, Chaos Galaxy fait un excellent travail en créant une boucle de gameplay qui oblige le joueur à exploiter ces mécaniques, par exemple en alternant des conflits de différents types au cours de la campagne, allant d'une diplomatie difficile à des guerres à grande échelle. Les conséquences d'une gestion avisée de cet aspect du jeu sont d'ailleurs projetées sur la composante stratégique, puisque la production de ressources et la présence pas trop importante d'ennemis belliqueux dessinent la situation à partir de laquelle un affrontement commence. Ce sont précisément les affrontements qui constituent la deuxième partie de Chaos Galaxy. Ils se déroulent sur un champ de bataille divisé par une grille, où les différentes unités se déplacent jusqu'à ce qu'elles aient les unités ennemies à leur portée. Il est alors possible d'attaquer, en profitant du combat au tour par tour, où les classes d'unités entrent en jeu. Les Mecha, par exemple, peuvent se déplacer à travers les champs d'astéroïdes et esquiver plus facilement, ce qui les rend très utiles pour les flancs ou les assauts rapides. En revanche, lorsqu'ils subissent des dégâts, leur nombre est réduit, ce qui diminue leur puissance d'attaque. En revanche, les vaisseaux spatiaux sont moins "manœuvrables", mais disposent d'une plus grande puissance de feu et de réserves de munitions. En général, cependant, les combats se déroulent à l'aide de compétences, influencées précisément par la grille de jeu et les éventuels obstacles environnementaux. Il y a ensuite les commandants, qui possèdent chacun des capacités spécifiques pouvant être activées après un certain nombre de tours, ce qui permet au joueur de changer littéralement le destin d'une bataille.
Gagner des batailles a bien sûr des répercussions sur le plan de la grande stratégie : il devient alors possible de prendre possession de planètes qui, à leur tour, donnent des ressources, lesquelles peuvent ensuite être dépensées pour renforcer l'armée. Ce cercle vertueux est à la base de Chaos Galaxy, dont le gameplay est rendu encore plus complexe par plusieurs mécaniques secondaires qu'il n'est pas utile d'expliquer dans cette chronique. Il suffit de dire que le titre réussit à proposer une structure de jeu profonde et divertissante, où tout s'assemble dans un écosystème réussi. Tout est donc parfait ? Pas tout à fait. Chaos Galaxy est en fait extrêmement confus. L'interface du jeu est beaucoup trop complexe, peuplée de menus en tout genre, avec souvent des sous-fonctions cachées derrière certaines commandes. De même, le tutoriel lui-même est difficile à comprendre, en raison des différentes commandes requises pour chaque action. Le simple déplacement d'une flotte, par exemple, nécessite plusieurs clics, dont l'exécution n'est absolument pas immédiate.
Techniquement solide ?
Il convient également de souligner une très grave lacune du portage. Il s'agit d'une sorte de version "1.1" de la version PC. On se retrouve donc avec une interface composée de fenêtres et de commandes très petites, sur lesquelles il est très difficile de cliquer, même avec l'écran tactile. D'autres commandes sont alors laissées à la pression d'un curseur qui fonctionne à l'identique de la souris... à déplacer toutefois avec le pad analogique gauche. Même le déplacement de la carte, qui aurait pu être confié au pad droit, est laissé au déplacement du curseur sur les bords de l'écran, comme dans les jeux de stratégie traditionnels (pour PC toutefois !). Le résultat rend Chaos Galaxy encore plus complexe et moins immédiat, créant un mur très haut dans les premières heures de jeu. Soyons clairs, ceux qui sont prêts à surmonter cet obstacle trouveront un bon titre divertissant, mais le portage ne rend pas justice à un jeu vidéo qui aurait été plus ambitieux et digne d'intérêt.
Chaos Galaxy dispose d'un bon compartiment technique, qui rappelle très clairement les anciens titres du genre. L'interface est ainsi réalisée en pixel art, tout comme la carte principale, les arènes et les unités. Malgré des animations volontairement limitées, le résultat final reste toutefois agréable et coloré, en cohérence avec les inspirations évidentes du titre. De même, le compartiment artistique rappelle de manière volontairement générique l'imagerie science-fictionnelle des vrais robots, mettant en scène un univers parfait pour tous les fans du genre. Enfin, la bande-son s'avère elle aussi volontairement limitée, contribuant à cette esthétique "révolue".
VERDICT
Chaos Galaxy est un jeu de stratégie qui part de bases très solides, qui sont ensuite très bien développées. En effet, le titre bénéficie d'un mélange de mécaniques très réussi, qui dans l'ensemble parvient à créer une structure de jeu suffisamment profonde et variée. Il est juste dommage que le portage soit trop similaire à celui du PC, avec une difficulté d'utilisation conséquente, et pour une génération de confusion qui plane lors de l'apprentissage des mécaniques de jeu.
Chaos Galaxy est un titre qui part d'un postulat très ambitieux : créer une sorte de grande stratégie capable de plonger le joueur dans des combats stratégiques à la sauce anime, où mecha et vaisseaux spatiaux s'affrontent pour décider du sort d'un vaste empire spatial, aujourd'hui en déclin. L'intrigue de Chaos Galaxy se résume en quelque sorte à son titre : la galaxie est en proie au chaos. L'empire galactique, glorieux et vaste depuis des millénaires, a été attaqué par une race extraterrestre, mais a été vaincu. La guerre a cependant laissé l'empire dans le chaos, affaibli par le long conflit et sans chef stable. Cela a permis à différentes factions de proclamer leur indépendance ou, plus généralement, aux pirates de l'espace de se frayer un chemin plus libre. C'est ainsi que commence une guerre entre différentes factions, toutes avec des objectifs différents : certaines veulent ramener l'empire à son ancienne gloire, d'autres veulent le détruire, tandis que les IA veulent anéantir tout le monde (évidemment !). Le titre permet d'ailleurs de jouer avec toutes les factions disponibles, qui sont même plus d'une douzaine. Elles ont toutes une histoire légèrement différente et disposent d'unités uniques en leur genre. Un très bon point de départ. La boucle de gameplay de Chaos Galaxy est vraiment ambitieuse et se targue de plusieurs mécaniques qui s'assemblent en deux couches distinctes : la première relève de la grande stratégie et la seconde du RPG tactique, avec une très forte composante stratégique, encore une fois. Mais reprenons dans l'ordre. Chaque partie se déroule sur une carte galactique divisée en différentes factions, qui contrôlent différents segments du scénario (c'est-à-dire les planètes, les unités et l'espace aérien autour des planètes elles-mêmes). Chaque faction entretient une certaine forme de relation avec la faction du joueur, allant d'une alliance plus ou moins forte (échange de ressources, ou carrément alliés) à des ennemis avec une déclaration de guerre en cours.
Cette phase comporte une forte composante de gestion, où les planètes individuelles doivent être gérées. Celles-ci disposent de différentes ressources à prendre en compte : deux formes de monnaie, la loyauté et la défense. Les deux premières sont nécessaires pour acheter des unités et renforcer les planètes elles-mêmes, la loyauté décrétant le taux de production de ressources, tandis que la défense détermine le nombre de tours d'attaque nécessaires à l'ennemi pour conquérir la planète. Toutes ces statistiques peuvent être améliorées en investissant des ressources, mais elles augmenteront également de manière indépendante au fur et à mesure que le jeu progresse. Il est alors possible d'assigner un gouverneur à une planète qui, à son tour, augmentera l'efficacité de la production de ressources. Cette phase du jeu est ensuite constituée de choix typiques du genre : il est possible de former des alliances avec les factions voisines, avec le système classique d'échange de ressources, de déclarations de guerre, etc. De même, il est possible, par exemple, de conquérir des planètes ennemies en plaçant un de nos vaisseaux au-dessus d'une cible, puis en attaquant et en effondrant les défenses en un certain nombre de tours. Ce sont précisément ces relations qui constituent l'aspect le plus problématique du titre, car elles sont souvent confuses (les ennemis attaquant sans raison apparente) dans l'exécution des différentes dynamiques et, pire encore, elles sont alourdies par une interface qui ajoute à la confusion générale en raison de sa complexité inutile.
Un concept efficace.
En tout cas, Chaos Galaxy fait un excellent travail en créant une boucle de gameplay qui oblige le joueur à exploiter ces mécaniques, par exemple en alternant des conflits de différents types au cours de la campagne, allant d'une diplomatie difficile à des guerres à grande échelle. Les conséquences d'une gestion avisée de cet aspect du jeu sont d'ailleurs projetées sur la composante stratégique, puisque la production de ressources et la présence pas trop importante d'ennemis belliqueux dessinent la situation à partir de laquelle un affrontement commence. Ce sont précisément les affrontements qui constituent la deuxième partie de Chaos Galaxy. Ils se déroulent sur un champ de bataille divisé par une grille, où les différentes unités se déplacent jusqu'à ce qu'elles aient les unités ennemies à leur portée. Il est alors possible d'attaquer, en profitant du combat au tour par tour, où les classes d'unités entrent en jeu. Les Mecha, par exemple, peuvent se déplacer à travers les champs d'astéroïdes et esquiver plus facilement, ce qui les rend très utiles pour les flancs ou les assauts rapides. En revanche, lorsqu'ils subissent des dégâts, leur nombre est réduit, ce qui diminue leur puissance d'attaque. En revanche, les vaisseaux spatiaux sont moins "manœuvrables", mais disposent d'une plus grande puissance de feu et de réserves de munitions. En général, cependant, les combats se déroulent à l'aide de compétences, influencées précisément par la grille de jeu et les éventuels obstacles environnementaux. Il y a ensuite les commandants, qui possèdent chacun des capacités spécifiques pouvant être activées après un certain nombre de tours, ce qui permet au joueur de changer littéralement le destin d'une bataille.
Gagner des batailles a bien sûr des répercussions sur le plan de la grande stratégie : il devient alors possible de prendre possession de planètes qui, à leur tour, donnent des ressources, lesquelles peuvent ensuite être dépensées pour renforcer l'armée. Ce cercle vertueux est à la base de Chaos Galaxy, dont le gameplay est rendu encore plus complexe par plusieurs mécaniques secondaires qu'il n'est pas utile d'expliquer dans cette chronique. Il suffit de dire que le titre réussit à proposer une structure de jeu profonde et divertissante, où tout s'assemble dans un écosystème réussi. Tout est donc parfait ? Pas tout à fait. Chaos Galaxy est en fait extrêmement confus. L'interface du jeu est beaucoup trop complexe, peuplée de menus en tout genre, avec souvent des sous-fonctions cachées derrière certaines commandes. De même, le tutoriel lui-même est difficile à comprendre, en raison des différentes commandes requises pour chaque action. Le simple déplacement d'une flotte, par exemple, nécessite plusieurs clics, dont l'exécution n'est absolument pas immédiate.
Techniquement solide ?
Il convient également de souligner une très grave lacune du portage. Il s'agit d'une sorte de version "1.1" de la version PC. On se retrouve donc avec une interface composée de fenêtres et de commandes très petites, sur lesquelles il est très difficile de cliquer, même avec l'écran tactile. D'autres commandes sont alors laissées à la pression d'un curseur qui fonctionne à l'identique de la souris... à déplacer toutefois avec le pad analogique gauche. Même le déplacement de la carte, qui aurait pu être confié au pad droit, est laissé au déplacement du curseur sur les bords de l'écran, comme dans les jeux de stratégie traditionnels (pour PC toutefois !). Le résultat rend Chaos Galaxy encore plus complexe et moins immédiat, créant un mur très haut dans les premières heures de jeu. Soyons clairs, ceux qui sont prêts à surmonter cet obstacle trouveront un bon titre divertissant, mais le portage ne rend pas justice à un jeu vidéo qui aurait été plus ambitieux et digne d'intérêt.
Chaos Galaxy dispose d'un bon compartiment technique, qui rappelle très clairement les anciens titres du genre. L'interface est ainsi réalisée en pixel art, tout comme la carte principale, les arènes et les unités. Malgré des animations volontairement limitées, le résultat final reste toutefois agréable et coloré, en cohérence avec les inspirations évidentes du titre. De même, le compartiment artistique rappelle de manière volontairement générique l'imagerie science-fictionnelle des vrais robots, mettant en scène un univers parfait pour tous les fans du genre. Enfin, la bande-son s'avère elle aussi volontairement limitée, contribuant à cette esthétique "révolue".
VERDICT
Chaos Galaxy est un jeu de stratégie qui part de bases très solides, qui sont ensuite très bien développées. En effet, le titre bénéficie d'un mélange de mécaniques très réussi, qui dans l'ensemble parvient à créer une structure de jeu suffisamment profonde et variée. Il est juste dommage que le portage soit trop similaire à celui du PC, avec une difficulté d'utilisation conséquente, et pour une génération de confusion qui plane lors de l'apprentissage des mécaniques de jeu.