Publié le 16/06/2023 Dans PlayStation 5
La chasse aux spectres.
Développé par Suzaku Games et édité par EastAsiaSoft, SENSEs : Midnight est un survival horror en 3D fortement ancré (voire trop) aux classiques du genre. L'intrigue de SENSEs : Midnight ne brille pas par sa profondeur ou ses rebondissements sensationnels, mais elle parvient, à sa manière, à offrir une ambiance bien ficelée et à raconter une histoire qui, bien que courte, n'en est pas moins agréable et efficace. En résumé, nous incarnons Uesugi Kaho, un étudiant universitaire procubère qui fait partie d'un club occulte de l'école. Et c'est avec le défi des membres du club que les mésaventures de Kaho commencent. Le défi en question est d'enquêter sur la légende de la "Porte de Minuit" située dans le parc abandonné d'Ikebukuro. Notre héroïne ne se fait pas prier et la voilà seule face à l'obscurité qui enveloppe tout le parc. En quelques minutes, la situation dégénère rapidement et nous passons de la confirmation d'une légende à l'affrontement et à la tentative de s'en sortir vivant. Comme nous l'avons dit, l'intrigue ne brille guère, se révélant assez banale. Mais le folklore japonais a toujours un charme indéniable et, avec l'aide d'un lieu assez inspiré bien qu'initialement anonyme, réussit à sa manière à offrir une expérience au moins un peu "anxiogène".
Mais ce qui mérite l'attention, c'est la façon dont la protagoniste interagit avec les autres membres du club : par le biais d'un chat en ligne, directement depuis l'écran de son appareil. En effet, de temps en temps, le jeu fait une pause pour afficher l'écran du smartphone et faire défiler des phrases, des émoticônes, des blagues plus ou moins sérieuses, des conseils de jeu, des indices et ainsi de suite. La technique fonctionne très bien et cette sorte d'enquête à la DaD par les autres membres crée des situations assez amusantes (d'un autre côté, recevoir des conseils, voire des ordres, de ceux qui ne sont pas présents sur le lieu des événements crée des blagues respectables). Les querelles qui surgissent au sein du groupe et la possibilité de mémoriser qui est qui uniquement à partir de son avatar (comme dans un vrai chat de groupe) sont également très satisfaisantes.
Comment se déplacer (mal) dans le parc.
Mais trêve de bavardages, il est temps de découvrir comment survivre dans SENSEs : Midnight. Le véritable monstre du jeu, c'est son gameplay. Nous parlons ici d'un système de déplacement dit " tank ", qui faisait le bonheur des titres des générations précédentes. Ici, aujourd'hui, un tel système, alourdi par tous ses défauts et affaibli à son tour par un atroce système de caméra fixe (sur lequel nous reviendrons), est impensable. D'un point de vue ludique, SENSEs : Midnight est un titre qui rend difficile le déplacement du protagoniste à l'écran. Vous vous retrouverez à plusieurs reprises à marcher dans la mauvaise direction, à vous arrêter pour essayer de faire pivoter le pauvre étudiant correctement, à zoomer dans une tentative désespérée de comprendre où diable vous allez. En bref, l'exploration, qui devrait être le cœur battant du titre, est en bois, frustrante et très lente. La caméra, comme nous l'avons dit, est fixe. Ou plutôt, vous ne pouvez pas la contrôler, c'est le jeu qui le fait. Et elle essaie de se déplacer en permanence, changeant de vue au fur et à mesure que l'on se déplace. Le problème est que la vue n'aide pas toujours à comprendre où l'on se trouve et que les changements soudains de perspective créent une certaine confusion (alimentée par l'absence d'une carte librement accessible). De plus, lorsque la caméra change, la direction de la protagoniste change souvent aussi, de sorte qu'elle se déplace ailleurs. Croyez-nous si nous vous disons que nous nous sommes souvent retrouvés à sauter, involontairement, d'un écran à l'autre parce que nous n'arrivions pas à coordonner les mouvements de l'héroïne avec l'écran respectif. Mais soyons clairs, ce n'est pas quelque chose d'impossible.
En effet, avec du temps et de la patience, on arrive à comprendre comment et quand déplacer la pauvre étudiante, mais c'est une mécanique si ancienne et si peu conviviale qu'elle éloignera d'innombrables utilisateurs. La difficulté de se déplacer et d'explorer complique également la recherche d'énigmes et d'indices environnementaux, nous obligeant à abuser du zoom à la première personne, qui, pour information, bloque le personnage qui ne peut pas se déplacer en zoomant. De plus, Kaho porte une caméra spéciale qui lui permet de détecter des spectres particuliers (perceptibles, mal, uniquement à travers des sons particuliers). Ici, dans le jeu, il y en a plusieurs à détecter mais c'est une activité annexe, non obligatoire et que vous ne ferez tout simplement pas car elle ne fonctionne pas (et nous développerons ce point dans la partie sonore). Une autre chose extrêmement discutable est l'inventaire. Il n'a que quatre places et l'espace se remplit même si vous transportez une fichue pièce de monnaie. Ceci, compte tenu du nombre non excessif mais tout de même élevé d'objets à collecter et à transporter, crée un retour en arrière forcé et fastidieux qui rallonge un jeu que l'on pourrait terminer en à peine deux heures.
Et les menaces ?
Le titre comporte, bien sûr, un élément d'horreur qui fonctionne assez bien dans sa mise en scène, procurant anxiété et effroi à ceux qui sont moins habitués au genre. Le problème est que pour "s'échapper", il faut se déplacer rapidement, et nous vous avons déjà dit qu'il était difficile de faire marcher Kaho. De plus, il y a des endroits pour se mettre à l'abri et reprendre son souffle, presque à la manière de Deadly Premonition, mais cela fonctionne assez mal et avec des animations tout aussi douteuses. Enfin, il y a quelques faibles objets à collectionner et une série de lore, éparpillés et augmentés par des documents et les interventions en chat de certains personnages, qui forment une petite mosaïque somme toute intéressante. Enfin, la carte du jeu. Nous avons dit plus haut qu'elle n'existait pas et c'est en partie vrai. On ne peut pas la consulter quand on veut, mais on peut utiliser les cartes fixes disséminées dans le lugubre parc abandonné (même si, pour être honnête, c'est toujours aussi confus et peu utile, et pas du tout pratique).
Graphiquement, SENSEs : Midnight n'est pas mal. La 3D utilisée ne brille pas par sa profondeur et ses détails, mais crée tout de même une atmosphère fonctionnelle. Le design de la protagoniste tente de s'éloigner de l'anonymat, mais sa nature flirteuse et sensuelle ne la sauve pas complètement. Les "créatures", qui parviennent à donner de légers frissons, sont préférables. Le son fonctionne parfois. Par exemple, lorsqu'il devrait signaler la présence du paranormal, il réagit tardivement ou ne réagit tout simplement pas. Ce retard est également perceptible dans les bruits de pas de Kaho elle-même, souvent absente. Les pistes d'arrière-plan, agréables et discrètes, sont préférables. Enfin, signalons que le titre propose des doublages japonais convaincants et des sous-titres corrects. Si vous avez du mal à suivre le rythme des conversations, vous pouvez les rattraper à partir du menu approprié.
VERDICT
SENSEs : Midnight est un survival horror en 3D qui évoque les classiques. Il le fait non seulement dans sa structure et sa narration, mais aussi, et surtout, malheureusement, dans son gameplay. Déplacer Kaho comme un tank avec une caméra fixe qui change d'un scénario à l'autre demande (trop) de patience. Dommage au vu de la bonne ambiance et des quelques énigmes sympathiques. En résumé, il s'agit d'un titre ancien, avec de nombreux problèmes techniques, mais qui peut encore donner quelques petits frissons à ceux qui accepteront quelques compromis injustifiés.
Développé par Suzaku Games et édité par EastAsiaSoft, SENSEs : Midnight est un survival horror en 3D fortement ancré (voire trop) aux classiques du genre. L'intrigue de SENSEs : Midnight ne brille pas par sa profondeur ou ses rebondissements sensationnels, mais elle parvient, à sa manière, à offrir une ambiance bien ficelée et à raconter une histoire qui, bien que courte, n'en est pas moins agréable et efficace. En résumé, nous incarnons Uesugi Kaho, un étudiant universitaire procubère qui fait partie d'un club occulte de l'école. Et c'est avec le défi des membres du club que les mésaventures de Kaho commencent. Le défi en question est d'enquêter sur la légende de la "Porte de Minuit" située dans le parc abandonné d'Ikebukuro. Notre héroïne ne se fait pas prier et la voilà seule face à l'obscurité qui enveloppe tout le parc. En quelques minutes, la situation dégénère rapidement et nous passons de la confirmation d'une légende à l'affrontement et à la tentative de s'en sortir vivant. Comme nous l'avons dit, l'intrigue ne brille guère, se révélant assez banale. Mais le folklore japonais a toujours un charme indéniable et, avec l'aide d'un lieu assez inspiré bien qu'initialement anonyme, réussit à sa manière à offrir une expérience au moins un peu "anxiogène".
Mais ce qui mérite l'attention, c'est la façon dont la protagoniste interagit avec les autres membres du club : par le biais d'un chat en ligne, directement depuis l'écran de son appareil. En effet, de temps en temps, le jeu fait une pause pour afficher l'écran du smartphone et faire défiler des phrases, des émoticônes, des blagues plus ou moins sérieuses, des conseils de jeu, des indices et ainsi de suite. La technique fonctionne très bien et cette sorte d'enquête à la DaD par les autres membres crée des situations assez amusantes (d'un autre côté, recevoir des conseils, voire des ordres, de ceux qui ne sont pas présents sur le lieu des événements crée des blagues respectables). Les querelles qui surgissent au sein du groupe et la possibilité de mémoriser qui est qui uniquement à partir de son avatar (comme dans un vrai chat de groupe) sont également très satisfaisantes.
Comment se déplacer (mal) dans le parc.
Mais trêve de bavardages, il est temps de découvrir comment survivre dans SENSEs : Midnight. Le véritable monstre du jeu, c'est son gameplay. Nous parlons ici d'un système de déplacement dit " tank ", qui faisait le bonheur des titres des générations précédentes. Ici, aujourd'hui, un tel système, alourdi par tous ses défauts et affaibli à son tour par un atroce système de caméra fixe (sur lequel nous reviendrons), est impensable. D'un point de vue ludique, SENSEs : Midnight est un titre qui rend difficile le déplacement du protagoniste à l'écran. Vous vous retrouverez à plusieurs reprises à marcher dans la mauvaise direction, à vous arrêter pour essayer de faire pivoter le pauvre étudiant correctement, à zoomer dans une tentative désespérée de comprendre où diable vous allez. En bref, l'exploration, qui devrait être le cœur battant du titre, est en bois, frustrante et très lente. La caméra, comme nous l'avons dit, est fixe. Ou plutôt, vous ne pouvez pas la contrôler, c'est le jeu qui le fait. Et elle essaie de se déplacer en permanence, changeant de vue au fur et à mesure que l'on se déplace. Le problème est que la vue n'aide pas toujours à comprendre où l'on se trouve et que les changements soudains de perspective créent une certaine confusion (alimentée par l'absence d'une carte librement accessible). De plus, lorsque la caméra change, la direction de la protagoniste change souvent aussi, de sorte qu'elle se déplace ailleurs. Croyez-nous si nous vous disons que nous nous sommes souvent retrouvés à sauter, involontairement, d'un écran à l'autre parce que nous n'arrivions pas à coordonner les mouvements de l'héroïne avec l'écran respectif. Mais soyons clairs, ce n'est pas quelque chose d'impossible.
En effet, avec du temps et de la patience, on arrive à comprendre comment et quand déplacer la pauvre étudiante, mais c'est une mécanique si ancienne et si peu conviviale qu'elle éloignera d'innombrables utilisateurs. La difficulté de se déplacer et d'explorer complique également la recherche d'énigmes et d'indices environnementaux, nous obligeant à abuser du zoom à la première personne, qui, pour information, bloque le personnage qui ne peut pas se déplacer en zoomant. De plus, Kaho porte une caméra spéciale qui lui permet de détecter des spectres particuliers (perceptibles, mal, uniquement à travers des sons particuliers). Ici, dans le jeu, il y en a plusieurs à détecter mais c'est une activité annexe, non obligatoire et que vous ne ferez tout simplement pas car elle ne fonctionne pas (et nous développerons ce point dans la partie sonore). Une autre chose extrêmement discutable est l'inventaire. Il n'a que quatre places et l'espace se remplit même si vous transportez une fichue pièce de monnaie. Ceci, compte tenu du nombre non excessif mais tout de même élevé d'objets à collecter et à transporter, crée un retour en arrière forcé et fastidieux qui rallonge un jeu que l'on pourrait terminer en à peine deux heures.
Et les menaces ?
Le titre comporte, bien sûr, un élément d'horreur qui fonctionne assez bien dans sa mise en scène, procurant anxiété et effroi à ceux qui sont moins habitués au genre. Le problème est que pour "s'échapper", il faut se déplacer rapidement, et nous vous avons déjà dit qu'il était difficile de faire marcher Kaho. De plus, il y a des endroits pour se mettre à l'abri et reprendre son souffle, presque à la manière de Deadly Premonition, mais cela fonctionne assez mal et avec des animations tout aussi douteuses. Enfin, il y a quelques faibles objets à collectionner et une série de lore, éparpillés et augmentés par des documents et les interventions en chat de certains personnages, qui forment une petite mosaïque somme toute intéressante. Enfin, la carte du jeu. Nous avons dit plus haut qu'elle n'existait pas et c'est en partie vrai. On ne peut pas la consulter quand on veut, mais on peut utiliser les cartes fixes disséminées dans le lugubre parc abandonné (même si, pour être honnête, c'est toujours aussi confus et peu utile, et pas du tout pratique).
Graphiquement, SENSEs : Midnight n'est pas mal. La 3D utilisée ne brille pas par sa profondeur et ses détails, mais crée tout de même une atmosphère fonctionnelle. Le design de la protagoniste tente de s'éloigner de l'anonymat, mais sa nature flirteuse et sensuelle ne la sauve pas complètement. Les "créatures", qui parviennent à donner de légers frissons, sont préférables. Le son fonctionne parfois. Par exemple, lorsqu'il devrait signaler la présence du paranormal, il réagit tardivement ou ne réagit tout simplement pas. Ce retard est également perceptible dans les bruits de pas de Kaho elle-même, souvent absente. Les pistes d'arrière-plan, agréables et discrètes, sont préférables. Enfin, signalons que le titre propose des doublages japonais convaincants et des sous-titres corrects. Si vous avez du mal à suivre le rythme des conversations, vous pouvez les rattraper à partir du menu approprié.
VERDICT
SENSEs : Midnight est un survival horror en 3D qui évoque les classiques. Il le fait non seulement dans sa structure et sa narration, mais aussi, et surtout, malheureusement, dans son gameplay. Déplacer Kaho comme un tank avec une caméra fixe qui change d'un scénario à l'autre demande (trop) de patience. Dommage au vu de la bonne ambiance et des quelques énigmes sympathiques. En résumé, il s'agit d'un titre ancien, avec de nombreux problèmes techniques, mais qui peut encore donner quelques petits frissons à ceux qui accepteront quelques compromis injustifiés.