Publié le 27/02/2023 Dans PlayStation 5
Une saison à retenir.
Fermez les yeux, de préférence en étant allongé sur le dos ou assis sur une couverture d'herbe fraîche, et prenez une profonde inspiration. Si ce simple geste vous a laissé l'envie d'entreprendre un voyage physique ou mental à la recherche du calme, alors vous êtes dans le bon esprit pour Season : A Letter to the Future. Scavengers Studio invite tous les possesseurs de PlayStation 4 et PlayStation 5 à abandonner la violence et la frénésie au format numérique. Consacrez-vous plutôt à une aventure de découverte de ce monde, que ce soit par l'ouïe, la vue ou la pure fantaisie. Le conseil donné au début n'est pas fortuit : comme le jeu est cohérent avec son postulat, il peut heurter ceux qui préfèrent les hybrides avec un côté action. Pour ceux qui se sentent prédisposés, il laissera plutôt le souvenir d'une saison vécue pleinement. En effet, Season: A Letter to the Future commence par une lettre envoyée par la protagoniste à un mystérieux destinataire. Qu'est-ce qu'une saison selon Scavengers ? La réponse n'est pas évidente, car il s'agit d'une période dont les limites sont floues et qui n'est pas nécessairement suivie ou précédée d'événements tragiques. En effet, la guerre d'aujourd'hui est le résultat d'une guerre qui a eu lieu dans le passé et dont les détails doivent être recherchés dans les témoignages oraux et écrits. De même, l'alter ego porte la responsabilité de documenter son présent, en vue de la fin de son monde. Les détails de l'intrigue sont délibérément à peine ébauchés et font partie d'une image floue qui ne deviendra jamais nette dans son intégralité. Après tout, ce qui motive le titre, c'est davantage l'atmosphère créée que l'histoire elle-même.
Une jeune fille aux cheveux courts et à la paire de lunettes masquant partiellement ses yeux et son visage se met en route sans destination précise. Cependant, elle sait une chose avec certitude : l'importance des souvenirs, pour préserver les faits et les affections lorsqu'ils s'éloignent dans l'espace et le temps. Il sait aussi combien il est utile de les laisser derrière soi, parfois, pour grandir plus léger. On le comprend de sa mère, qui lui prépare un collier rempli d'événements marquants de leur vie, on l'intériorise au cours de l'aventure elle-même. Qu'il soit positif ou négatif, le souvenir implique aussi la distance, qu'elle soit permanente ou brève, et le parent en est conscient. En fait, il fait participer sa fille à une sorte de rituel propitiatoire pour son voyage imminent, puis se fond dans une étreinte, sachant que les saisons ne sont pas éternelles. En parlant d'empathie envers l'histoire, il convient de souligner que Season : A Letter to the Future est entièrement en français, heureusement pour un studio québécois. Magnétophone, appareil photo polaroïd, agenda et crayon : les outils de la mission sont rangés dans le sac à bandoulière et rappelés un par un par des boutons spécifiques. Décrire de manière aseptisée le gameplay de Season : A Letter to the Future ne lui rendrait pas justice. Une explication de sa mécanique permet toutefois de comprendre comment la dynamique s'intègre à la structure globale. En voulant chercher des comparaisons pour les rendre plus familiers, on peut citer Firewatch, bien que les intentions soient différentes l'une de l'autre.
Le voyage est plus important que la destination.
D'abord à pied, puis à vélo, nous avons exploré des zones bien distinctes. Nous passons d'un cimetière aux ruines d'une usine, avec une ferme abandonnée entre les deux, et des zones délimitées, qui ont presque toutes en commun une charge silencieuse de sources historiques. Vous trouvez une boîte à musique qui fonctionne encore parmi les décombres en béton ? Vous prenez le magnétophone et en capturez quelques secondes. Une lettre qui n'a jamais été remise peut-elle vous dire où vous vous êtes arrêté ? Vous la conservez pour la noter dans le journal. Qu'il s'agisse de textes, de photos, de dépliants ou d'autres éléments, chaque élément peut devenir une pièce précieuse pour la recherche. Chaque page de l'agenda correspond à l'un ou l'autre des lieux que nous avons trouvés et dont on peut tourner la page, prêt pour une nouvelle découverte. Pour être honnête, c'est au village de Caro, le point de départ, qu'un personnage qui se fait appeler l'Ancien a confié la plus grande mission, à savoir atteindre la voûte du musée. Durant les pérégrinations, cependant, ce défi a été mêlé à tant de rencontres avec des individus curieux et de petites découvertes que l'adage selon lequel le voyage compte plus que la destination est vrai. De plus, une intrigue policière légère mais intrigante part de ce petit village désormais désolé, ce qui ajoute de la saveur à ma bicyclette. Le studio canadien a réussi à trouver un excellent équilibre entre la charge de travail graphique et la nécessité de maintenir l'immersion du joueur dans ce monde virtuel.
Bien qu'il ne s'agisse pas d'un monde ouvert, mais plutôt de niveaux linéaires, quoique suffisamment grands pour ne pas ressentir le besoin de briser les frontières, traverser l'inconnu est en soi agréable. Tout cela grâce à une grande propreté technique et à un support discret des fonctions DualSense. Le choix des gâchettes utilisées pour l'accélération est particulièrement intéressant. Se voulant une expérience en partie sensorielle, il est cependant dommage que Season ne parvienne pas à pousser davantage dans ce sens, en se concentrant par exemple sur le micro ou le retour haptique. Le style artistique, aidé par des graphiques à faible polygone, s'accorde bien avec les objectifs du jeu en tant que voyage personnel. L'ensemble du compartiment bénéficie de couleurs pastel qui rendent de nombreux paysages évocateurs. Le design du personnage, qui rappelle un peu la Virginie de Variable State, a également été mis en avant. Elle est capable de galvaniser la personnalité d'une vieille dame, d'un policier au grand cœur autoproclamé ou d'un artiste solitaire.
VERDICT
Season : A Letter To The Future est ce petit voyage dont tout le monde peut avoir besoin à un moment donné, et pour lequel Scavengers Studio a préparé les quelques outils adéquats. Un magnétophone, un appareil photo, un journal intime pour absorber chaque découverte avec les sens et enfin l'imagination, celle-ci nous a été apportée. N'ayez pas peur d'une aventure de pure découverte, fermez les yeux, respirez profondément et allez-y.
Fermez les yeux, de préférence en étant allongé sur le dos ou assis sur une couverture d'herbe fraîche, et prenez une profonde inspiration. Si ce simple geste vous a laissé l'envie d'entreprendre un voyage physique ou mental à la recherche du calme, alors vous êtes dans le bon esprit pour Season : A Letter to the Future. Scavengers Studio invite tous les possesseurs de PlayStation 4 et PlayStation 5 à abandonner la violence et la frénésie au format numérique. Consacrez-vous plutôt à une aventure de découverte de ce monde, que ce soit par l'ouïe, la vue ou la pure fantaisie. Le conseil donné au début n'est pas fortuit : comme le jeu est cohérent avec son postulat, il peut heurter ceux qui préfèrent les hybrides avec un côté action. Pour ceux qui se sentent prédisposés, il laissera plutôt le souvenir d'une saison vécue pleinement. En effet, Season: A Letter to the Future commence par une lettre envoyée par la protagoniste à un mystérieux destinataire. Qu'est-ce qu'une saison selon Scavengers ? La réponse n'est pas évidente, car il s'agit d'une période dont les limites sont floues et qui n'est pas nécessairement suivie ou précédée d'événements tragiques. En effet, la guerre d'aujourd'hui est le résultat d'une guerre qui a eu lieu dans le passé et dont les détails doivent être recherchés dans les témoignages oraux et écrits. De même, l'alter ego porte la responsabilité de documenter son présent, en vue de la fin de son monde. Les détails de l'intrigue sont délibérément à peine ébauchés et font partie d'une image floue qui ne deviendra jamais nette dans son intégralité. Après tout, ce qui motive le titre, c'est davantage l'atmosphère créée que l'histoire elle-même.
Une jeune fille aux cheveux courts et à la paire de lunettes masquant partiellement ses yeux et son visage se met en route sans destination précise. Cependant, elle sait une chose avec certitude : l'importance des souvenirs, pour préserver les faits et les affections lorsqu'ils s'éloignent dans l'espace et le temps. Il sait aussi combien il est utile de les laisser derrière soi, parfois, pour grandir plus léger. On le comprend de sa mère, qui lui prépare un collier rempli d'événements marquants de leur vie, on l'intériorise au cours de l'aventure elle-même. Qu'il soit positif ou négatif, le souvenir implique aussi la distance, qu'elle soit permanente ou brève, et le parent en est conscient. En fait, il fait participer sa fille à une sorte de rituel propitiatoire pour son voyage imminent, puis se fond dans une étreinte, sachant que les saisons ne sont pas éternelles. En parlant d'empathie envers l'histoire, il convient de souligner que Season : A Letter to the Future est entièrement en français, heureusement pour un studio québécois. Magnétophone, appareil photo polaroïd, agenda et crayon : les outils de la mission sont rangés dans le sac à bandoulière et rappelés un par un par des boutons spécifiques. Décrire de manière aseptisée le gameplay de Season : A Letter to the Future ne lui rendrait pas justice. Une explication de sa mécanique permet toutefois de comprendre comment la dynamique s'intègre à la structure globale. En voulant chercher des comparaisons pour les rendre plus familiers, on peut citer Firewatch, bien que les intentions soient différentes l'une de l'autre.
Le voyage est plus important que la destination.
D'abord à pied, puis à vélo, nous avons exploré des zones bien distinctes. Nous passons d'un cimetière aux ruines d'une usine, avec une ferme abandonnée entre les deux, et des zones délimitées, qui ont presque toutes en commun une charge silencieuse de sources historiques. Vous trouvez une boîte à musique qui fonctionne encore parmi les décombres en béton ? Vous prenez le magnétophone et en capturez quelques secondes. Une lettre qui n'a jamais été remise peut-elle vous dire où vous vous êtes arrêté ? Vous la conservez pour la noter dans le journal. Qu'il s'agisse de textes, de photos, de dépliants ou d'autres éléments, chaque élément peut devenir une pièce précieuse pour la recherche. Chaque page de l'agenda correspond à l'un ou l'autre des lieux que nous avons trouvés et dont on peut tourner la page, prêt pour une nouvelle découverte. Pour être honnête, c'est au village de Caro, le point de départ, qu'un personnage qui se fait appeler l'Ancien a confié la plus grande mission, à savoir atteindre la voûte du musée. Durant les pérégrinations, cependant, ce défi a été mêlé à tant de rencontres avec des individus curieux et de petites découvertes que l'adage selon lequel le voyage compte plus que la destination est vrai. De plus, une intrigue policière légère mais intrigante part de ce petit village désormais désolé, ce qui ajoute de la saveur à ma bicyclette. Le studio canadien a réussi à trouver un excellent équilibre entre la charge de travail graphique et la nécessité de maintenir l'immersion du joueur dans ce monde virtuel.
Bien qu'il ne s'agisse pas d'un monde ouvert, mais plutôt de niveaux linéaires, quoique suffisamment grands pour ne pas ressentir le besoin de briser les frontières, traverser l'inconnu est en soi agréable. Tout cela grâce à une grande propreté technique et à un support discret des fonctions DualSense. Le choix des gâchettes utilisées pour l'accélération est particulièrement intéressant. Se voulant une expérience en partie sensorielle, il est cependant dommage que Season ne parvienne pas à pousser davantage dans ce sens, en se concentrant par exemple sur le micro ou le retour haptique. Le style artistique, aidé par des graphiques à faible polygone, s'accorde bien avec les objectifs du jeu en tant que voyage personnel. L'ensemble du compartiment bénéficie de couleurs pastel qui rendent de nombreux paysages évocateurs. Le design du personnage, qui rappelle un peu la Virginie de Variable State, a également été mis en avant. Elle est capable de galvaniser la personnalité d'une vieille dame, d'un policier au grand cœur autoproclamé ou d'un artiste solitaire.
VERDICT
Season : A Letter To The Future est ce petit voyage dont tout le monde peut avoir besoin à un moment donné, et pour lequel Scavengers Studio a préparé les quelques outils adéquats. Un magnétophone, un appareil photo, un journal intime pour absorber chaque découverte avec les sens et enfin l'imagination, celle-ci nous a été apportée. N'ayez pas peur d'une aventure de pure découverte, fermez les yeux, respirez profondément et allez-y.