Mighty No. 9
Publié le 02/09/2016 Dans PlayStation 4
Le retour de Mega Man ?

Le game designer Keiji Inafume, qui a imaginé l'apparence de Mega Man, est à l'origine de ce projet présenté comme le fils spirituel du robot bleu de Capcom. Après un financement sur Kickstarter (4 millions de dollars tout de même) et un développement plutôt délicat, ce jeu d'action 2D assume pleinement son côté nostalgique, avec un concept qui n'a pas évolué depuis les années 1980. Vous incarnez un androïde nommé Beck, doté d'un canon portatif, qui doit se battre contre huit robots, les Mighty Numbers, devenus fous suite à la propagation d'un mystérieux virus informatique. Assisté des professeurs White et Sanda, ainsi que sa partenaire Call, Beck pourra parcourir huit missions jonchées de robots ennemis et d'obstacles en tous genres, chacun se terminant irrémédiablement par la bataille contre un boss. Et une fois le vilain battu, vous récupérez tous ses pouvoirs, comme dans un Mega Man justement. Une fois les Mighty Numbers vaincus, Call ira infiltrer une base secrète à la recherche d'information, puis Beck sera de retour dans une mission spéciale dans une usine de robotique. Cette édition physique du jeu, outre un artbook et un poster recto/verso, comporte également le DLC Ray "Labo abandonné", ce qui porte le nombre de stages à douze au total. Le super vilain est quant à lui très peu présent dans l'histoire, ce qui est un peu étonnant.

Cette production signée Comcept est presque une copie carbone de son illustre ainé, la fibre créatrice et l'audace en moins. Car Mighty No. 9 paye aussi son manque de subtilité par un niveau de difficulté en dents de scie, des passages incohérents et une conception des stages parfois aléatoire. Il n'est pas rare de retrouver des pièges qui éliminent Beck en un coup, une façon d'améliorer la durée de vie, sachant qu'avec un maximum de dix vies, les néophytes se sentiront vite dépassés. Il y a pourtant des moments sympathiques et des séquences actions rythmées, hélas, cela ne dure jamais très longtemps. Parmi les "nouveautés" de Mighty No. 9, nous retrouvons le xel, une ressource à collecter sur les ennemis vaincus et qui permet de décupler temporairement les pouvoirs de Beck, de même qu'un système de pointage où enchaîner des combos donne davantage de points.

Une réalisation mitigée.

Techniquement parlant, les graphismes de Mighty No.9 ne sont pas vraiment impressionnants. Le titre tourne sur l'Unreal Engine 3 et les environnements manquent de cachet. Les décors sont même très répétitifs, démontrant des changements de couleurs et d’atmosphères qui ne sont que cosmétiques. Même le character design des robots n'est pas à la hauteur des prétentions du studio, avec des personnages peu attachants. La prise en main reste suffisamment arcade pour séduire les férus du genre, surtout que le challenge est au rendez-vous. La jouabilité rappelle beaucoup Mega Man une fois encore, avec le tir, la glissade, le saut, etc. Cependant, si dans la série d'origine chaque arme obtenue constituait le point faible de l'un des autres boss, ce n'est pas du tout le cas dans Mighty No. 9, à deux exceptions près (à savoir la fusée avec détonation contrôlée et le fusil de glace). PS4 oblige, il est bien sur possible de jouer sur PS Vita via la fonctionnalité Remote Play. Cette édition est même cross buy, un code étant présent dans le boitier pour enregistrer le jeu sur le PlayStation Store. La musique est également peu intéressante, et pourtant les compositeurs originaux de Mega Man (Manami Matsumae, Takeshi Tateishi, Ippo Yamada) sont bel et bien présents. Le résultat est fonctionnel mais générique à outrance, malgré la présence d'une option pour passer le son en 8 bits.

Le contenu s'avère assez riche, car outre le campagne de base, vous retrouverez un Défi solo avec des dizaines de mini missions basées sur les armes obtenues, un mode Boss Rush où vous devrez affronter tous les boss à la suite en contre la montre, un New Game + avec deux niveaux de difficulté additionnels, un Défi Coop en ligne (à deux joueurs) sur une douzaine de missions où l'un des joueurs contrôle Beck et l'autre Call (l'occasion de constater leurs pouvoirs très distincts et pas du tout équilibré), et enfin la Course VS en ligne (à deux également) où il sera requis de battre son adversaire au score dans chaque niveau.

VERDICT

Mighty No.9 est une photocopie de Mega Man sans aucun génie créatif. Si vous en attendiez un digne successeur, c'est peine perdue. Et même si on le prend comme un simple jeu d'action 2D, l'expérience n'est pas du tout mémorable, et s'avère très en deçà d'un Azure Striker Gunvolt par exemple, autre titre qui s'inspire beaucoup de la licence de Capcom. Un titre sympathique malgré tout.

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