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Après les films, Orange va produire des séries

L’opérateur veut produire des séries françaises et américaines.

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OCS, les chaînes cinéma d’Orange possèdent les droits de première diffusion de « Games of Thrones » en France.

Par Fabienne Schmitt

Publié le 29 sept. 2016 à 19:16

Orange fait un pas de plus en direction des contenus. L'opérateur historique français, qui possède les chaînes cinéma OCS et un studio de production de films, se lance désormais dans les séries. C’est ce qu’a annoncé Stéphane Richard, son PDG, jeudi au forum Telco & Digital des « Echos ». « Je suis prêt à regarder une allocation de ressources plus importante pour Orange Studio, pour que l’on ait un volet de participation à la production de séries _ on ne va pas le faire tout seul », a-t-il affirmé. « Ce sera peut-être des séries françaises avec un potentiel international et peut-être aussi des séries américaines ».

Patrick Drahi, le propriétaire de SFR, avait ainsi vu juste quand il confiait aux « Echos » en juin : « Si je me mets à produire des séries, Orange va se mettre à produire des séries un an après ! ». En Israël, Altice, la maison-mère de SFR, est le premier investisseur en séries. Et en France, l’opérateur a annoncé début septembre la création d’un studio de production de fictions.

Ces mouvements n’ont rien d’anodin. Depuis plusieurs mois, les acteurs des télécoms se ruent sur les contenus. SFR, qui est moteur dans cette convergence télécoms-médias, s’est offert l’exclusivité des droits de la Premier League, a lancé SFR Sport, va bientôt proposer BFM Paris, a créé une société de fabrication de chaînes de télévision... La vague SFR semble entraîner tous ses concurrents dans son sillage et notamment Orange. « Nous avons imposé les termes du débat. Il y a quelques mois, quand on parlait convergence, tout le monde ricanait. Aujourd’hui, tout le monde a une stratégie de ’me too’ », se réjouit Michel Combes, DG d’Altice.

Posséder, ou pas des chaînes de télévision

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Les modèles des deux opérateurs sont toutefois différents. Altice investit fortement dans les contenus et rachète des actifs médias. SFR a par exemple pris 49 % de NextRadioTV, qui édite BFMTV et RMC. Rien qu’aux Etats-Unis, Altice, qui n’y est encore qu’un petit acteur, consacre un peu plus de 2,5 milliards de dollars aux contenus. Orange, lui, totalise 550 millions d’euros d’investissements dans ce domaine cette année... « Nous n’avons pas l’obsession de posséder des chaînes de télévision », plaide Stéphane Richard. Dépenser des milliards pour acheter des actifs dans les contenus, je ne pense pas que cela apporte quoi que ce soit aux clients et souvent cela se termine mal. »

En dehors des chaînes OCS, qui possèdent notamment les droits de première diffusion en France des séries de HBO (« Game of Thrones »), la stratégie de l’opérateur repose sur des partenariats dans les contenus. Il va notamment annoncer bientôt la reprise d’un bouquet de chaînes de télé CanalSat, sur le modèle de celui que vient de signer Free, offrant à ses abonnés 50 chaînes pour 2 euros de plus par mois. Pas sûr que SFR leur emboîte le pas. « L’offre est à une très faible valeur, juge Michel Combes. Pour le prix de Free, 39,99 euros, chez SFR vous avez SFR Sport et BeIN Sports, donc des chaînes bien plus premium. J’espère que Free ne fait pas cela juste pour augmenter ses prix... ».

Malgré tout Stéphane Richard n’exclut pas de « rentrer minoritairement dans un acteur des contenus », si c’est « pour cristalliser un partenariat fort. » Réinvestirait-il dans les droits du foot en France, lui qui a fermé les chaînes Sport d’Orange il y a quelques années ? « Je n’exclus rien du tout, je suis pragmatique. Je dis juste qu’à ce stade, nous n’en avons pas besoin. »

Fabienne Schmitt

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