Le vrai problème n'est pas là.

Les majors de la musique, de la télé et du cinéma n'ont pas su prendre le virage du numérique à temps. Ils continuent à s'accrocher à un modèle matérialisé qui n'a plus sa place dans une économie numérique. Il suffit de voir le nombre de personnes qui sont convaincues que "copier, ce n'est pas voler, parce que tu ne voles rien de matériel". Alors du coup, les lobbies des intéressés font pression à tous les niveaux pour une mise en place de cadres légaux hyper-contraignant mais totalement inutiles (hadopi est un exemple magnifique... Pas encore effectif, mais déjà totalement dépassé).

En outre, il ne faut pas perdre de vue que le public visé par la mesure est celui est téléchargeurs occasionnels, qui grapillent quelques MP3 par ci, une ou deux série par là, le plus souvent via Emule-like ou Rapidshare-like... Autrement dit, monsieur et madame "tout le monde" qui suit de loin les aventures hadopi / MPAA, et qui sera facilement effrayé par la perspective de devoir payer des dizaines de milliers d'euros pour les quelques fichiers récupérés. Les consommateurs "éclairés" qui ne jurent que par VPN, SSL et newsgroups, avec chiffrement et ghosting à tous les étages, continueront de télécharger en toute quiétude et en rigolant tout doucement.

La licence globale est une réflexion intéressante dans la mesure où elle tente de protéger la vie privée et de conserver la présomption d'innocence, mais elle entraîne effectivement des dérives collatérales non mesurées (pour les bouteilles de Phil, je suis prêt à monter à 50€).

Encore une fois, ce sont des initiatives isolées, peu ou pas réfléchies, accouchées dans l'urgence de situations qui dépassent les régulateurs, et souvent procédant de démarches opportunistes et/ou électoralistes. Et accessoirement, tout le monde s'en fout. On voudrait voir un peu plus d'énergie utilisée à résoudre les vrais problèmes de ce monde qui vire de plus en plus à la farce tragique...