Un bref coup de colère empreint de dignité froissée pour exprimer mon désarroi face à l’imprécision croissante des recherches sur Google.
Si les visées expansionnistes du gros bébé de Larry Page et Sergey Brin ont eu dernièrement le don d’agacer même ses admirateurs les plus fervents, il n’en demeurait pas moins que c’était un sacré bon moteur de recherche. Mais voilà, à force de vouloir ratisser large, on dirait qu’il se met à renvoyer de plus en plus de résultats, au point d’en arriver à perdre cette pertinence qui a fait son succès.
Fut un temps où l’ami de l’internaute se contentait de vous aider à trouver ce que vous cherchez. Voilà maintenant qu’il se mêle de vous aider à savoir ce que vous cherchez.
Depuis un moment déjà, quand vous lui demandez un mot, il tient pour acquis que vous cherchez aussi ses dérivés, féminin, pluriel, ou formes conjuguées si c’est un verbe. Bon, il y a encore moyen de contourner ce flou intempestif en mettant le mot entre guillemets. Et ce matin je découvre avec horreur que même dans les recherches d’expression exacte, il ignore certains mots, jugés – à tort – insignifiants. Je m’esquinte à taper entre guillemets « balance payments » (qu’on pourrait traduire par « paiements du solde », par opposition à des paiements intermédiaires) et cette andouille pollue les résultats de ma recherche avec d’innombrables « balance of payments » (la « balance des paiements » qui n’a franchement pas grand-chose à voir avec ce que je cherche).
Je prends sur moi pour cette fois, mais je me devais quand même d’émettre une protestation solennelle, assortie d’une mise en garde : je ne suis pas méchant, mais faut pas me chercher non plus, ça va finir dans un bain de sang, cette histoire, si ça continue...