Yooka-Laylee
Publié le 28/06/2017 Dans PlayStation 4
Un jeu old school.

Fondé par des anciens de RareWare, le studio Playtonic Games nous livre Yooka-Laylee, un jeu de plates-formes titillant la fibre nostalgique des utilisateurs de Nintendo 64. En effet, le jeu s'inspire très fortement de Banjo-Kazooie, mettant en scène un duo de personnages fantastiques dans des environnements hauts en couleurs. Yooka (le caméléon vert) et Laylee (la chauve-souris blagueuse au gros nez) se lancent dans une quête pour retrouver les pages perdues d'un livre magique. Rapidement, ils seront confrontés au sinistre Capital B., un patron d'entreprise aux yeux exorbités voulant utiliser ce livre afin de mener à bien ses sombres desseins. Yooka a la même personnalité que Banjo tandis que Laylee est aussi bavarde que l'était Kazooie. Même les objets à ramasser au sein des mondes sont directement inspirés du jeu N64. Par exemple, les notes de musique ont été remplacées par des plumes, les pièces de casse-tête sont devenues des pages de livres, les cinq Jinjos cachés dans chaque monde ont laissé leur place à cinq écrivains mystérieux, les personnages peuvent se transformer de différentes manières, et on retrouve même des quiz similaires à ceux proposés par Gruntilda à l'époque. Seule modification, la difficulté a fondu comme neige au soleil, les vies étant illimité dans Yooka-Laylee.

Bref, Yooka-Laylee est un jeu de plates-formes 3D à l'ancienne, dans lequel cinq grands mondes vous tendent les bras. Ces derniers sont dispersés dans une grande tour qu'occupent Capital B. et ses sbires. Chaque monde peut s'ouvrir en accumulant un nombre prédéterminé de pages magiques, encore une reprise de Banjo (décidément), et chaque niveau grouille de personnages excentriques, de boss empotés, de courses en wagon déjantées, de jeux d'arcades, de quiz, et de défis en mode multijoueur. La majorité des défis proposés sont simples, mais très sympathiques à découvrir. À noter que chaque monde pourra être agrandi en échange de pages magiques, ce qui laissera la place à davantage de défis et d'endroits à explorer, certains recelant des surprises inattendues. Yooka et Laylee pourront également apprendre des techniques chez un serpent vendeur. En échange de plumes, vous accéderez à des habiletés spéciales (flotter dans les airs, marcher dans l'eau, sauter plus haut, lancer des projectiles, etc.). Les allers-retours sont forcément très fréquents, car accéder à certains lieux demanderont l'utilisation de techniques avancées. D'aucuns regretteront peut être l'absence d'une mini-carte pour indiquer les objectifs à suivre, mais c'était comme cela à la fin des années 1990.

Une réalisation charmante ?

Sur le plan technique, Yooka-Laylee affiche un graphisme très coloré et charmant. Le character design est amusant, l'animation des protagonistes plutôt coulée malgré quelques toussotements du moteur Unity, et le sentiment de retourner dans un jeu oldies fera plaisir aux fans. Malgré tout, Yooka-Laylee n'a pas la prestance d'un Banjo-Kazooie, il manque une certaine profondeur à la personnalité de certains personnages et sans doute la supervision de Nintendo pour corriger les défauts de gameplay. A l'époque, Rare était un studio sous la houlette du constructeur japonais rappelons-le, et Banjo s'inspirait très nettement de Super Mario 64. La progression comporte des défauts de design évidents avec la présence de murs invisibles vous bloquant le passage, ou parfois des endroits à peine visibles à l'écran. De quoi rendre l'exploration un brin frustrante, surtout que des problèmes de caméra se font également sentir. L'angle affiché n'est vraiment pas optimal en plusieurs occasions de sorte qu'il faut constamment la repositionner. La prise en main apparaît pour sa part très classique et certains joueurs se diront que le gameplay a terriblement vieilli depuis Banjo Tooie (paru en 2000). Yooka peut avaler des boules qui lui confèrent des pouvoirs temporaires (lancer de l'eau, jeter de la glace ou encore cracher du feu). Le bémol est que cette magie est vraiment très limitée, et pourtant elle sera nécessaire pour compléter certains défis.

Playtonic s'est senti obligé à rajouter une section multijoueurs, suite au succès du financement Kickstater (plus de 2 millions de livres sterling au total). Nous y retrouvons tout d'abord un mode coopération qui évoque Super Mario Galaxy (un deuxième joueur peut assommer les ennemis et aider Yooka et Laylee à progresser sereinement), ensuite huit mini-jeux d'arcade répondent présent (jouables jusqu'à quatre) mais les contrôles sont souvent imprécis et l'expérience apparaît fort limitée. Seul, il faudra une douzaine d'heures pour terminer l'aventure, sachant que deux mondes supplémentaires sont prévus pour la fin de l'année (payants cela va de soi). Côté son, on a plaisir de retrouver de compositions de David Wise (Donkey Kong Country) et des bruitages animaliers efficace. A noter que la version française possède quelques coquilles dans la traduction. PS4 oblige, il est bien sur possible de jouer sur PS Vita via la fonctionnalité Remote Play.

VERDICT

Yooka-Laylee est un jeu finalement assez ambivalent. Effectivement, il se veut très fidèle aux productions d'antan et propose une aventure charmante et coloré. A contrario, le titre de Playtonic accumule des défauts de design évidents et de sérieux problèmes de caméra. La fibre nostalgique permet de passer outre, mais certains joueurs trouveront aussi cette production passéiste à souhait et très loin de faire le poids face aux jeux de plate-formes modernes (Mario en tête).

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